Les frais d’arbitrage provoquent la cacophonie à l’assemblée générale

Les représentants des clubs mahorais, réunis ce dimanche 7 mai, au conseil départemental, avaient beaucoup de choses à dire lors de l’assemblée générale de la ligue. Le récent doublement des frais d’arbitrage a mis notamment le feu aux poudres.

« Je me souviens qu’il y a quelques mois, il y avait un élan de solidarité du football mahorais », semble regretter Aurélien Timba Elombo. Le directeur général de la ligue mahoraise de football tente à de multiples reprises de calmer les esprits, ce dimanche 7 mai. C’est presque perdu tant les dirigeants des clubs semblent déterminer à dire leurs quatre vérités. La journée n’avait pourtant pas si mal commencé. Le premier vice-président du conseil départemental, Salime Mdéré, a tenté de rassurer les clubs touchés par l’arrêt des subventions dues « aux difficultés [financières] que nous rencontrons ». Il a promis des « efforts au-delà des moyens habituels » dès que les Jeux des Iles de l’océan Indien seront passés. Il a aussi rappelé que des travaux interviendront dans les trois stades départementaux, Cavani (en vue d’accueillir des rencontres de Coupe de France), Coconi et Pamandzi, ainsi que les constructions de deux autres, à Kani-Bé et dans le nord de Grande-Terre. En outre, le Département souhaite la réalisation de vestiaires modulaires pour les équipes de « Régionale 1 et Régionale 2 » dans un premier temps. Autre bonne nouvelle, la ligue présente de bons résultats financiers, malgré des créances persistantes des clubs. La commissaire aux comptes a d’ailleurs validé les comptes 2021, ce qu’elle avait refusé de faire l’an dernier.

500 euros par week-end

La question des finances a été très longuement évoquée, surtout avec l’augmentation significative des frais d’arbitrage. La saison dernière, un collectif d’arbitres avait menacé de faire grève pour qu’ils soient réhaussés, se disant touchés par l’inflation. Ce que la ligue a consenti à faire, en les doublant. Pour une rencontre de Régionale 1 par exemple, l’arbitre central devra être indemnisé 80 euros et les assistants 60 euros. Cette hausse a créé un tollé parmi les dirigeants qui la soutenaient certes, mais espéraient qu’elle le serait « de façon progressive ». Nombre d’entre eux ont émis l’hypothèse que « ça allait tuer le football mahorais ». Un président d’un club en Régionale 4 affirme « qu’il ne voyait pas comment il allait payer 500 euros par week-end » en comptant toutes les rencontres. La réponse d’un membre du collectif d’arbitres n’a pas apaisé leur colère, au contraire. « Quand je vois que des clubs ont dix mutés [un joueur qui passe d’un club à l’autre] en début de saison. Vous êtes censés former des joueurs, pas les acheter ! », indique le représentant du collectif, trouvant « l’augmentation légitime ». Cette sortie provoque un brouhaha dans la salle. Les présidents des clubs de Régionale 1 s’offusquent des propos qui les attaquent directement. Du côté des autres dirigeants, on entend : « ce n’est pas le cas de tout le monde ! ». La solution pourrait venir d’une proposition faire par le directeur de la ligue. Celle-ci impliquerait la ligue, le collectif des arbitres et une délégation de présidents de club.

Et il n’y a pas que les frais d’arbitrage qui entraîne l’ire de l’assemblée. Les clubs doivent respecter un certain quota de licenciés arbitres. Sauf que celui-ci est parfois difficile à atteindre. Djamaldine « Djamal » Ali, coach des Diables noirs de Combani, se plaint d’une règle trop contraignante. « On doit les licencier avant le 15 mars sinon ils ne sont pas comptabilisés pour la saison en cours, alors qu’elle ne débute pas avant fin mai », déplore-t-il. Le président de la commission régionale des arbitres, Mohamed Ahamada Tostao, rappelle que l’assemblée des présidents peut demander à changer les délais s’ils le souhaitent. Il précise que cette date concerne les renouvellements, mais que les nouveaux arbitres en formation peuvent être inscrits jusqu’à la fin du mois de juillet.

La saison de football reprend ses droits le week-end des vendredi 19 (entreprises), samedi 20 (seniors masculins) et dimanche 21 mai (seniors féminines et jeunes) pour tous les championnats. Il sera précédé, le samedi 13 mai, de la Supercoupe de Mayotte (seniors masculins et féminines, entreprises, à Sada.

Un stage qui fait polémique

Le premier sujet qui a provoqué la colère des clubs, ce n’était pas l’arbitrage, mais un récent stage de préparation de la sélection de Mayotte à quelques mois des Jeux des Iles de l’océan Indien à Madagascar. Djadid Abdourraquib, le président du Football club M’tsapéré, a déploré que les joueurs soient envoyés à Madagascar « pour ne rien faire ». Les présidents de club en veulent pour preuve les rares entraînements sur un terrain en travaux. L’adjoint du sélectionneur, présent dans la salle, a vu rouge, estimant que « la préparation était digne ». La ligue n’a pas fait de commentaires au sujet de ce stage subventionné par le conseil départemental. Elle a simplement rappelé qu’il s’agissait du « choix du sélectionneur ».

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