Ce week-end, la ligue régionale de volley-ball a pris la décision de ne pas envoyer d’équipes mahoraises aux Jeux des îles de l’océan Indien, qui se dérouleront à Madagascar en août. Celle-ci est motivée par les soucis financiers de l’instance sportive et liée à un contentieux avec le Département de Mayotte, comme indiqué dans notre édition de mardi. La collectivité départementale, qui avait déjà réagi hier, souhaite apporter d’autres précisions.
« A la une de son édition en date du 28 mars, Flash Infos titre « Volley-ball : Les Jeux des îles sans les Mahorais », expliquant quelques lignes plus loin : « Le défaut de subventions octroyées par le Département de Mayotte en vue de préparer les athlètes mahorais en serait l’origine ». Le conseil départemental, mis en cause, apporte donc les éléments d’explication suivants en guise de droit de réponse. Lors des différents comités de pilotage des JIOI 2023, le Cros (Comité régional olympique et sportif) a fait comprendre aux différentes ligues que, si elles n’arrivaient pas à organiser des préparations sérieuses avec des matchs amicaux, la participation aux jeux risquait d’être compromise.
La ligue de volley-ball n’a pas respecté cette condition et lors d’une réunion de son comité directeur le week-end passé, elle aurait fait état de son incapacité à suivre cette préparation, renonçant donc à présenter une équipe aux jeux de Madagascar en août prochain. Le volley-ball et le beach-volley seraient donc absents des prochains Jeux selon Flash Infos. Le conseil départemental trouve, d’abord, très regrettable la décision prise par la ligue régionale de volley-ball qui priverait les jeunes volleyeurs des jeux des îles cette année.
Pour autant, l’institution départementale ne saurait accepter de se voir imputer cette décision, la ligue régionale renvoyant la responsabilité au Conseil départemental qui ne leur accorderait pas de subvention depuis 2016 (mandature précédente). Il est, dès lors, important d’en revenir aux faits et rien qu’aux faits. Par une délibération n° 2016.00080 adoptée en Commission permanente du 10 mai 2016, le conseil départemental a attribué une aide de 82.000 euros (42.000 euros pour la participation des clubs à la Coupe des clubs champions et 40.000 euros pour le fonctionnement de la ligue).
L’instruction des dossiers a révélé une incapacité de ladite Ligue régionale à respecter le cadre de cette délibération, conduisant les services à solliciter le remboursement de l’aide perçue, soit 62.800 euros. Le remboursement n’a pas été produit depuis et la Ligue n’a, dès lors, plus reçu de subvention du Département de Mayotte.
Des solutions ont été proposées
En 2022, la ligue régionale de volley-ball a engagé une procédure de redressement judiciaire et les services de la Jeunesse et des Sports ont travaillé avec celle-ci et son mandataire judiciaire pour trouver un terrain d’entente, destiné à leur éviter la liquidation. A ce titre, le conseil départemental est d’ailleurs prêt à leur proposer un échéancier étalé dans le temps pour résoudre ces difficultés et permettre à l’association de se trouver en conformité et de redevenir éligible aux aides départementales.
Le conseil départemental rappelle que la responsabilité de l’incapacité des opérateurs à justifier les aides qu’elles reçoivent ne peut être lui être imputée. Cette facilité de pointer du doigt les services départementaux ou d’invoquer un « deux poids deux mesures » est malvenue d’une Ligue qui a reçu 82.000 euros d’aide en 2016 et n’a pas, à ce jour, apporté les justificatifs d’utilisation de cette aide conformément à son objet. Le conseil départemental considère que toutes les ligues et comités engagés aux Jeux des îles de Madagascar ont reçu leurs aides 2022 pour la préparation de leurs sélections. Le versement des aides 2023 est engagé, aides dédiées aux préparations pour les ligues utilisant les aides dans un cadre conventionné.
Le conseil départemental continue (et continuera) à demander à tous les bénéficiaires des aides de respecter le cadre d’attribution. Il rappelle aux bénéficiaires que leur responsabilité est entière quand ils se trouvent dans l’incapacité de rendre compte de l’utilisation des aides. Cette attitude ne saurait être encouragée, le conseil départemental rendant lui-même des comptes quant aux sommes octroyées auprès des différentes juridictions financières. »