La onzième édition des Jeux des îles de l’Océan Indien s’est achevée avec un bilan mitigé pour Mayotte. La délégation a remporté 39 médailles, soit 23 de plus que lors de la précédente édition. Mais ce record est entaché puisque le Conseil international des Jeux des îles a choisi les Comores pour organiser le prochain évènement en 2027 alors que les Mahorais espéraient être retenus. Madi Vita, le président du comité régional olympique et sportif (Cros) de Mayotte, relativise et estime que le département doit profiter de cet agenda pour construire et améliorer ses infrastructures.
Mayotte Hebdo : Finalement, Mayotte n’organisera pas les Jeux des îles de l’Océan Indien en 2027, ni même en 2031. Comment vivez-vous cette nouvelle ?
Madi Vita : Je la prends avec beaucoup de philosophie et de sagesse. La triple attribution signifie que Mayotte est positionnée en 2035. Et puis soyons honnêtes entre nous, si on avait été retenus pour 2027, est-ce qu’on aurait été prêts ? Je ne pense pas. Cela aurait été très compliqué pour Mayotte d’organiser les Jeux en moins de trois ans.
M.H. : L’année dernière, vous sembliez pourtant confiant, qu’est-ce qui a changé la donne et a fait la différence avec les Comores ?
M.V. : Une chose est sûre, ce ne sont pas les dossiers qui ont joué sur la balance car si c’était le cas, Mayotte aurait été choisie. D’ailleurs, les Maldives n’ont même pas déposé de dossier, et malgré cela, on leur a attribué l’édition de 2031. Ce sont d’autres critères qui ont été retenus. S’agissant d’une décision du Conseil international des Jeux des Iles, il convient de l’accepter. De plus, ce n’est pas la première fois que les Comores obtiennent l’organisation des jeux et ça n’a jamais abouti. Donc, s’ils se désistent encore cette fois-ci, les Maldives les feront en 2027 et Mayotte en 2031.
M.H. : Le débat est ouvert, certains estiment que les sportifs mahorais ne devraient pas participer à la prochaine édition prévue aux Comores. Quelle est votre position ?
M.V. : C’est un faux débat. Nous participerons aux Jeux qu’importe l’endroit où ils seront organisés, dans le respect de la charte en vigueur de l’édition en cours. On parle d’humiliation dans les réseaux sociaux. Ce sont les responsables (État, parlementaires …) habilités à changer la donne et qui n’y parviennent pas depuis des décennies qui doivent se sentir humiliés. En réalité, la problématique est de savoir si d’ici 2027, l’État français et les élus réussiront à modifier la charte ? C’est ça le vrai débat. C’est la diplomatie française qui doit faire en sorte que les Mahorais puissent porter le drapeau tricolore et chanter l’hymne national dans les cérémonies protocolaires.
De plus, si on se retire de ces Jeux des Iles, les Comores auraient gagné la partie car depuis la première édition en 1979, ils ont réussi à interdire la participation de Mayotte. C’est seulement depuis 2001 aux jeux de la CJSOI et depuis 2007 aux JIOI que nous avons pu nous présenter sous les conditions restrictives que nous subissons jusqu’alors.