Après le lancement officiel, ce vendredi, de la onzième édition des Jeux des Îles de l’océan Indien, les 338 membres de la délégation mahoraise sont sur le pied de guerre et font déjà des éclats, avec pas moins de douze médailles obtenues ce week-end. Une belle entrée en matière.
« Nous sommes partis pour jouer, pour gagner et pour remporter l’or. Nous sommes assez préparés pour passer ce cap. » À quelques minutes du lancement de la onzième édition des Jeux des Îles de l’océan Indien et du défilé des différentes délégations dans l’enceinte du stade Barea à Antananarivo, ce vendredi en fin d’après-midi, Mouslim Assadillah, le gardien de but de l’équipe de handball, ne cache pas ses ambitions. À l’image de tous les athlètes emmitouflés dans leur tenue officielle, l’heure est à l’excitation !
« Quand nous voyons le public et l’ambiance, ça ne fait que décupler l’envie et ça donne la chair de poule. Ce sont des moments magiques à vivre… Nous avons hâte d’en découdre et de tout donner pour montrer notre niveau », s’égosille Soultoini Ali, déjà triple médaillé en lancer de javelot. Même son de cloche pour le pongiste Kilomo Vitta, revenu lui-aussi avec l’or autour du cou en 2019. « Je me sens serein même s’il y a plus de concurrence qu’il y a quatre ans… Est-ce que c’est impossible de rééditer l’exploit ? Non ! Ça va être beau ! »
Les sports de combat à la fête
Et les résultats ne se font pas attendre puisque les premières breloques tombent dès le lendemain. Comme à Maurice, les sports de combat sont au rendez-vous. En taekwondo, Franck Albertini ramène l’argent dans la catégorie des – 68 kg après sa finale perdue (3-23) contre le Réunionnais Quentin Barre. « Je suis tombé sur un bon morceau, le meilleur a gagné… Malheureusement, quelques coups ne sont pas passés correctement, j’étais un peu trop dans l’attente. » Déçu mais pas abattu, le trentenaire se réjouit de sa performance, « même si ce n’est pas la couleur que je voulais ».
En judo, Marie Leconte (- 63 kg) et Nicolas Marchal (- 66 kg) finissent sur la deuxième marche du podium, tandis que Kayzie Mohamed Hachim (- 52 kg) s’offre la troisième place, tout comme Alix Crinquette (- 90 kg). Champion quatre ans auparavant, Rudolphe Méchin rafle cette fois-ci le bronze chez les – 100 kg. Ce qui n’est pas le cas de Lainy Ali Mohamadi qui ne réédite pas sa performance de 2019 (3ème en + 78 kg). Dans le camp des judokas, l’énorme frustration vient d’Emaic Makayilly, disqualifié et privé de finale (+ 100 kg) pour avoir ouvert son kimono en quittant le tatami à l’issue du combat. Un geste jugé non réglementaire…
La belle histoire de ce début des Jeux vient de Noémie Petifourt, qui repart avec trois médailles de bronze (60kg en arraché, 76 kg en épaulé-jeté et 136 kg en total olympique) en haltérophilie (-55kg). « Je suis très satisfaite, c’était l’objectif, sachant que ma préparation a été tronquée… Le mois dernier, je ne pouvais même pas soulever ces poids, donc c’est une belle satisfaction. » Une prouesse mieux qu’imitée par Laurie Savary (- 71 kg) qui repart quant à elle avec du bronze (une) et de l’argent (deux).
Le basket au top, le foot en ballotage
En sport collectif, le basket-ball féminin réussit également son entrée, avec une victoire probante face aux Comores (81-50). De bon augure pour la suite de la compétition selon le coach Quentin Courrier. « Nous avons essayé de construire une cohésion d’équipe avec des codes de jeu compris par tout le monde. Nous prenons les matchs les uns après les autres, nous avançons sans pression. » Cerise sur le gâteau, les statistiques sur le tableau d’affichage : « Ma plus grande fierté est que toutes les joueuses ont scoré, c’est rare de nos jours. »
En l’emportant 81-43 contre les Mauriciennes, ce dimanche, les filles obtiennent leur ticket pour les demi-finales. Pour autant, il reste encore quelques réglages à peaufiner avant d’affronter « l’ogre malgache », mercredi prochain, à l’occasion de la dernière opposition des phases de poule. « Aujourd’hui, nous ne sommes pas parties sur des bases assez intensives en défense et nous avons eu du mal à aller au bout des systèmes de jeu en attaque. Nous avons eu un manque de lucidité et un peu de suffisance. » Un beau week-end ponctué par la démonstration des garçons (76-38) face à Maurice, qui les lance parfaitement dans leur quête de l’or olympique.
Petite désillusion pour les footballeurs mahorais qui enchaînent deux nuls (0-0) contre les Comores et La Réunion. La rencontre prévue ce lundi soir déterminera le sort des hommes d’Abidi Massoundi. Ils se qualifieront pour le dernier carré si l’un de ses deux adversaires domine l’autre. En cas de score une nouvelle fois vierge, il faudra alors sortir les calculettes (nombre de cartons jaunes).
Quoiqu’il en soit, tous les sportifs mahorais comptent donner le meilleur d’eux-mêmes. « Nous sommes ultra motivés, nous voulons représenter notre île de la plus belle des manières », prévient Saboor Shayan, le capitaine de l’équipe de tennis. Au soir du 27 août, la délégation de Mayotte compte déjà douze breloques !