Interview de Maxime Rochefeuille devenu récemment champion de France de kick-boxing

À 35 ans, Maxime Rochefeuille est devenu champion de France de kick-boxing classe A. C’est la consécration d’années de travail et de sacrifices. Aujourd’hui il est fier de son parcours, et rêve encore plus grand.

Vous pouvez également retrouver l’interview dans le nouveau Mayotte Hebdo.

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Le sportif estime qu’il faudrait inciter les jeunes à pratiquer le kick-boxing afin de canaliser leur colère.

« Ce titre, c’était un rêve de gosse ! » Maxime Rochefeuille ne redescend pas de son petit nuage. Le 6 février, il est sacré champion de France de kick-boxing classe A après un match crucial. C’est la première fois qu’il accède à ce titre et il en est fier. « Ce n’était pas mon match le plus dur, mais c’était certainement le plus important. Et j’ai travaillé très dur pour décrocher cette ceinture », indique-t-il. Le sportif, semi-professionnel, avait raté de peu le titre de champion de France l’année dernière et s’était hissé à la deuxième place. Ce championnat a été sa revanche. S’il a fini par y arriver c’est parce qu’il ne compte pas ses heures d’entrainement. « Je m’entraîne quasiment tous les jours durant deux heures, et ce n’est pas suffisant, je devrais en faire plus », explique-t-il. Cependant, sa vie de famille et son métier de policier ne lui permettent pas d’en faire plus, mais c’est sans regrets car il affirme tout donner pour sa passion.

Il y a cinq ans, Maxime Rochefeuille n’imaginait pas aller aussi loin. Il a commencé le kick-boxing au début de l’année 2019 alors qu’il avait 30 ans. Il réalisait alors son rêve d’enfant. « Quand j’étais petit, j’ai toujours voulu en faire mais mes parents refusaient car ils pensaient que ça allait me rendre violent. » Aujourd’hui ces derniers se disent fiers du parcours de leur fils.

Toujours plus haut, toujours plus fort

Dans l’île aux parfums, le compétiteur est unique. Il est le kickboxeur le plus récompensé dans sa catégorie. « J’ai été cinq ou six fois champion de Mayotte. J’ai également été plusieurs fois vice-champion de France », précise-t-il. Un parcours exemplaire qu’il doit à son travail acharné, mais cela a un prix. « Je fais beaucoup de sacrifices, ma famille me supporte depuis le début. Heureusement qu’ils sont là ! » Il a une pensée particulière pour sa femme qui partage avec lui ses victoires et ses échecs. Et des échecs, il en a eu. « Je ne les renie pas car c’est ce qui m’a forgé et m’a poussé à dépasser mes limites. » Il se souvient notamment de l’épisode des jeux des îles de l’Océan indien 2023 où il a préféré ne pas monter sur le ring en hommage aux victimes de la bousculade qui a fait une dizaine de morts et une centaine de blessés. « Ça a été une période très difficile car j’avais l’impression que les gens ne comprenaient pas mon geste », explique-t-il. Aujourd’hui ce moment est derrière lui et il pense à l’avenir. Maxime Rochefeuille rêve grand et espère passer au niveau professionnel. Mais ses ambitions vont encore au-delà. « Tout se fait étape par étape mais je souhaite remporter le championnat d’Europe », annonce-t-il.

Le kick-boxing : une opportunité pour les jeunes

Le trentenaire n’est pas le seul champion de France de kick boxing qui vient de Mayotte. Récemment, des jeunes Mahorais ont fait l’exploit de remporter ce titre dans leurs catégories respectives. Il faut reconnaître que ce sport de combat a séduit la jeunesse mahoraise, et Maxime Rochefeuille estime qu’il s’agit d’une opportunité à saisir. « Le kick-boxing peut aider les jeunes que l’on voit dans la rue à canaliser leur colère. Si on les prenait et on les entrainait dans un cadre structuré, on découvrirait beaucoup de talents, et ils auraient moins envie d’aller se battre dehors », assure-t-il. Pour cela, il faudrait plus de moyens pour cette discipline. Mais force est de constater que malgré le succès du kick-boxing à Mayotte, les infrastructures manquent pour que les sportifs puissent s’entraîner dans de bonnes conditions. Cela n’empêche pas le champion de France de continuer dans sa lancée. Il compte bien représenter son île d’adoption dans différentes compétitions pendant encore des années.

Vous pouvez également retrouver l’interview dans le nouveau Mayotte Hebdo.

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