A l’occasion de la journée nationale du handicap, qui s’est tenue vendredi dernier, Raphaël Massot, le coordinateur des professeurs d’EPS du collège Ouvoimoja de Passamainty, a organisé des séances d’handisport à destination de ses élèves valides en compagnie des autres professeurs d’EPS de son établissement. L’objectif était de faire comprendre aux collégiens les difficultés que peuvent rencontrer les personnes en situation de handicap lorsqu’ils se livrent à des activités sportives.
« C’était pas facile de tirer droit avec un bandeau sur les yeux », nous confie l’une des jeunes filles ayant participé à la séance de cécifoot, c’est-à-dire une séance de foot à destination des personnes non-voyantes. « Mais non, c’était facile ! », lâchent les garçons, toujours plus enclins à ne jamais avouer leurs difficultés. Pourtant, le professeur d’EPS qui a organisé la séance de foot en bandant les yeux de leurs élèves nous révèle que l’activité était loin de mettre à l’aise l’ensemble des collégiens et ce, malgré l’utilisation d’un « ballon à grelot », spécialement conçu pour le cécifoot et commandé par le collège Ouvoimoja pour ce genre de séance ou, dans certains cas, pour permettre aux véritables élèves non-voyants de se mêler aux élèves valides lors des séances de foot « classique ».
Bien sûr, ces séances de handisports à destination des élèves valides étaient adaptées à leur manque d’habitude des situations de handicap et les professeurs d’EPS ne leur ont pas « trop demandé ». Ainsi, lors des séances de cécifoot, l’objectif était simplement de viser et de faire tomber un plot et non de se livrer à un véritable match de foot. Les élèves travaillaient en outre en binôme, la personne sans bandeau sur les yeux étant chargé de guider celle qui en possédait un. Même chose pour le parcours et la course d’orientation à l’aveugle.
Les séances de sarbacane, une discipline spécifique au handisport, consistait à viser une cible en demeurant assis comme les personne qui ont perdu la mobilité de leurs jambes. Mais l’activité la plus complexe restait le basket fauteuil, car les personnes valides devaient au préalable apprendre à faire avancer le fauteuil, sans compter le caractère ludique et inhabituel de l’activité qui incitait bien des élèves, en particulier les « petits 6ème » à se laisser aller à leur enthousiasme et à se dissiper en oubliant bien souvent l’objectif de l’activité à savoir réussir à marquer des paniers.
Une sensibilisation réussie
« Ces séances ont particulièrement plu aux élèves, car cela les changeait des séances d’EPS habituelles », nous explique Raphaël Massot. L’excitation de la découverte et le caractère ludique des activités ont motivé les élèves en plus de les sensibiliser aux situations de handicap. Même si les personnes touchées constituent un nombre non négligeable au sein de la population mahoraises, rares sont pourtant les élèves présents ce vendredi dernier au collège de Passamaïnty à connaître dans leur entourage des personnes en situation de handicap. Pourtant, la sensibilisation a néanmoins porter ses fruits puisque bon nombre d’élèves interrogés nous ont expliqué qu’ils étaient ravis de savoir que faire du sport était possible pour ces personnes. Beaucoup pensent aux enfants qu’ils auront plus tard et sont conscients que certains d’entre eux rencontreront peut-être ce genre de difficulté. « La découverte du handisport nous permettra de mieux nous occuper de nos enfants plus tard, car tout le monde est susceptible d’avoir des enfants handicapés », nous ont affirmés plusieurs élèves de 3ème. Une sensibilisation réussie donc, pour la plus grande satisfaction des professeurs d’EPS du collège de Passamaîty qui ont conçu et mené ces séances.