Du haut de ses 18 ans, Elhad Saïd a déjà l’étoffe d’une star du football professionnel. Il vient de rejoindre le centre de formation de la Berrichonne de Châteauroux, qui évolue en National. Une nouvelle étape dans sa carrière de footballeur qui le rapproche de son objectif, devenir professionnel et jouer dans les grands clubs.
Son talent est indéniable. Elhad Saïd, jeune footballeur originaire de Mayotte, a su se frayer un chemin dans le monde du football pour se hisser sur le podium des talents prometteurs. Il a commencé à jouer dans sa ville natale de Limoges grâce à son grand-frère, Dhoulkamal Saïd. « Il m’a initié au foot alors que je n’avais que 5 ans. J’y ai pris goût et je n’ai jamais voulu arrêter », raconte-t-il. Le jeune garçon passe par plusieurs clubs de Limoges avant d’être recruté dans le très prestigieux Racing Club de Lens à l’âge de 11 ans. Elhad y évolue pendant six ans, gravit les échelons et intègre l’antichambre du RC Lens, mais, à cause du Covid-19, il ne pourra jouer avec la réserve. Qu’à cela ne tienne ! Le jeune footballeur ne baisse pas les bras, continue les entraînements, et une nouvelle opportunité se présente à lui. « Le club de Châteauroux cherchait un ailier gauche. Elhad a fait une semaine d’essai, ça s’est bien passé et ils l’ont retenu », explique son frère, Dhoulkamal Saïd.
Il entre en U-19 et cela lui permet de jouer plus. « Je m’entraîne avec la réserve, la Nationale 3, et les week-ends je joue avec les groupes nationaux. Mon objectif est de maintenir Châteauroux en U-19 National », précise le joueur. Le centre de formation de la Berrichonne de Châteauroux est réputé pour être exigeant, la discipline est de rigueur et Elhad doit s’y plier. « On doit manger équilibré, on dort à des heures précises pour éviter les blessures. Mais j’étais déjà habitué à ça. » Le footballeur a signé un contrat qui se terminera en juin 2022, à la suite duquel il espère décrocher un contrat professionnel. Ça ne sera pas facile, il le sait, mais Elhad se donne les moyens pour y arriver. « Je travaille dur, je sais ce que je veux. L’idéal pour moi est de commencer dans mon club de formation, à Châteauroux, avant d’aller ailleurs. » Il rêve de jouer dans les grands clubs nationaux et européens tels que le Paris-Saint-Germain ou le FC Barcelone, à l’instar de ses idoles, Lionel Messi, Neymar et Kylian Mbappé.
Le football, une affaire de famille
Elhad Saïd suit les pas de son grand-frère, qui n’est autre qu’Ismael Boura, actuellement en prêt dans le club de Ligue 2 du Havre, où il est titulaire. Le football est avant tout une passion partagée par toute la famille. Les parents des deux joueurs n’ont ainsi pas hésité à déménager plusieurs fois afin de permettre à leurs enfants d’évoluer dans différents clubs. « Je suis reconnaissant, j’ai conscience des sacrifices qu’ils ont fait, de leur investissement et je les remercie pour cela », déclare Elhad Saïd. Des sacrifices, toute la famille en a fait, particulièrement le grand-frère Dhoulkamal Saïd, qui a fait le choix de mettre sa carrière professionnelle de côté pour celles de ses petits-frères footballeurs. « J’ai refusé un CDI à Limoges et j’ai préféré déménager à Lens pour qu’Elhad puisse entrer au RCL. Nos parents étaient avec nous mais ne comprenaient pas le monde du football. C’était donc moi qui encadrais mes frères », assure Dhoulkamal Saïd.
C’est toujours le cas aujourd’hui. Ce dernier est très protecteur envers sa fratrie, notamment avec Elhad, et n’hésite pas à remettre les pendules à l’heure lorsque cela est nécessaire. « Je ne veux pas qu’ils oublient d’où l’on vient, de la misère qu’on a vécue. Ils évoluent dans le monde du football professionnel, ils gagnent de l’argent mais il ne faut pas qu’ils dérivent, car demain ils peuvent tout perdre. Ils doivent avancer tout en gardant les pieds sur terre », explique Dhoulkamal Saïd. Des valeurs partagées par l’ex-Lensois. « C’est très important de ne pas oublier son histoire, ses origines. » Ses origines, il y pense souvent. Elhad Saïd reconnaît avoir de la chance d’être né et d’avoir grandi en métropole car cela lui a permis d’évoluer dans des clubs qui ont les structures adéquates. Ce qui n’est pas le cas des joueurs de Mayotte, qui doivent quitter le territoire pour que leurs carrières évoluent.