Engagée bénévolement dans le milieu du football depuis 2014, Mariama Christin marque un peu plus de son empreinte l’histoire du sport à Mayotte en intégrant le club des 300 femmes dirigeantes lancé par le comité national olympique et sportif français. La quadragénaire y voit l’opportunité d’approfondir ses connaissances, mais aussi de donner envie à d’autres « mamans » de s’investir dans l’associatif.
« Aujourd’hui, je suis complètement devenue accro. Je mange et je dors football ! Il suffit de venir chez moi pour vous en rendre compte », s’amuse Mariama Christin, derrière son sourire communicatif. Cet engouement pour le ballon rond, elle le doit à sa fille Shaana lorsque celle-ci décide à l’âge de huit ans de s’inscrire à l’association sportive Jumelles de Mzouazia. Une structure au sein de laquelle la quadragénaire s’investit bénévolement en tant que dirigeante, vice-présidente puis animatrice fédérale de 2014 à 2019, avant de migrer à la Jeunesse Sportive du Sud.
À force de détermination, la native de Sada réussit à faire son trou dans ce milieu majoritairement masculin. Au point de devenir vice-présidente de la ligue en charge du développement du football féminin et du programme éducatif fédéral, ainsi que présidente de la commission féminine. Fonction qu’elle occupe également au comité régional olympique et sportif, grâce à sa casquette de membre du conseil d’administration.
De multiples responsabilités qui lui vaut sa nomination au Club des 300 femmes dirigeantes, initié par le comité national olympique et sportif français. « Je ne me voyais pas figurer dans un truc pareil », dit en toute modestie la seule Mahoraise présente dans la première promotion de 100 noms divulguée en ce mois de septembre. « Je ne réalisais pas au début… C’est seulement en lisant les e-mails, notamment celui de Brigitte Henriques [la présidente du CNOSF], que j’ai pris conscience de l’importance de mon engagement. »
Première réunion le 22 octobre
Jusqu’en juin prochain, Mariama Christin va suivre des sessions d’accompagnement e-learning et en distanciel, bénéficier d’un coaching personnalisé, et participer à des temps de rassemblement, à l’instar de la première réunion prévue le 22 octobre à la Maison du sport français à Paris. « J’irai avec grand plaisir », s’enthousiasme-t-elle, impatiente d’échanger avec des « dames » qui viennent de disciplines diverses et variées pour leur faire connaître le 101ème département. « C’est une très très bonne idée ! »
À travers cette opportunité, celle qui se fait surnommer « Madame Marie » entend bien « apprendre et approfondir mes connaissances », mais aussi « écouter ce qu’il faut corriger et améliorer chez nous ». « C’est une chance d’aller voir [ce qu’il se passe] ailleurs », résume l’habitante de Bambo Ouest, prête à tout pour défendre des sujets qui lui tiennent « à cœur » tels que la sexualité dans le sport et le travail de l’ombre dans le monde associatif.
Reconnaissance et encouragements
Sans oublier d’apporter « de la reconnaissance et des encouragements aux autres femmes mahoraises » qui sont de plus en plus nombreuses au bord des terrains. En témoignent les 14 mamans présentes lors de l’événement, « À elles de jouer », organisé le 4 septembre dernier au stade de Bandrélé. « Cela commence à venir doucement, mais sûrement. »
De bon augure pour la suite. Pourtant, l’agent territorial spécialisé dans les écoles maternelles (Atsem) à Mzouazia ne se voit pas – encore – passer la main malgré presque une décennie de bons et loyaux services. « Mes deux enfants, Shaana et Orhane, ont quitté le cocon familial et sont partis en métropole », confie la mère de famille, complètement dévouée auprès des jeunes. « Ils ont besoin de nous et de notre accompagnement. Regardez leur respect à notre égard quand nous nous donnons pour eux ! » Portée par cette mission, la passionnée Mariama Christin ne compte pas ranger son chasuble de « dirigeante » de sitôt.