Les affiches du dernier carré de la Coupe régionale de France sont connues : le FC M’tsapéré, tenant du titre jouera Ouangani, tandis que les deux outsiders Poroani et Pamandzi se disputeront l’autre ticket pour la finale. Mais la préfecture de Mayotte menace de stopper la compétition si les clubs ne parviennent pas à faire respecter le huis clos…
Un ogre, deux challengers et un petit poucet : tel que l’on peut résumer le tableau des demi-finales de la Coupe régionale de France. Champion de Mayotte en titre, tenant de la CRF et archi-favori à sa propre succession, le FC M’tsapéré a étrillé ce mercredi après-midi la Racine du Nord d’Acoua (7-1). Les Diables Rouges feront face à l’US Ouangani, club de Régional 4 (quatrième et dernière division mahoraise) : ils tenteront d’accrocher leur cinquième finale en cinq ans ! L’autre demi-finale opposera le Pamandzi Sporting Club (R3) à l’USC Poroani Antéou (R1). Le premier, vainqueur à M’tsahara hier (2-0), sort d’un titre de champion R4 et d’une promotion en R3. Les Poroaniens, qui eux, sont allés battre l’USC Labattoir après les prolongations (3-1), ont enchaîné les montées en championnat et su conserver leur place dans l’élite pour la première saison en R1 de l’histoire du club, en 2019. Ces deux clubs surfent donc sur une bonne dynamique et voudront bonifier leurs dernières belles prestations en atteignant la finale de la CRF.
Problème : la Coupe régionale de France 2020 pourrait ne pas aller à son terme et Mayotte pourrait finalement ne pas être représentée au huitième tour de la Coupe de France, en décembre en métropole… Pour comprendre, il faut remonter à plus d’un mois en arrière. Le 30 septembre dernier, trois jours après la levée de l’état d’urgence sanitaire sur l’île, la Jeunesse et sport État et l’ARS Mayotte recevaient les dirigeants de ligues et comités sportifs mahorais au lycée des Lumières à Kawéni, et leur informaient des conditions de reprise des activités. Les autorités sportives et sanitaires prévenaient ces derniers qu’en cas de reprise, leurs clubs devraient notamment assumer la gestion du public. « En ce qui concerne le football, c’est impossible ! », répliquait alors Ahamada Ibrahima, secrétaire général des Diables Noirs de Combani. « Ce n’est pas connaître le football mahorais de prétendre que les clubs peuvent assumer cette responsabilité. » Pourtant, les compétitions de football ont bien repris et les craintes du dirigeant combanien se sont avérées. La configuration des terrains de football – à quelques exceptions près – rendant la tâche insurmontable, le public est bien au rendez-vous à chacun des matchs organisés par la Ligue mahoraise de football, contrairement aux instructions de la préfecture et au grand dam des clubs.
Huit clos : Quelle issue pour l’impossible requête préfectorale ?
Celle-ci, dans une lettre adressée à la LMF ce mardi, s’agace : « Des procès-verbaux font état d’un total non-respect des règles sanitaires établies par le préfet par arrêté préfectoral du 30 octobre 2020, qui dispose que « la présence du public est interdite lors des compétitions et événements sportifs ». Il n’est pas acceptable que ce type d’écart puisse se produire au regard de la crise sanitaire que nous traversons. » Sur un ton critique, le directeur de la DJSCS poursuit. « Aussi, je vous enjoins à faire respecter et surtout à contrôler avec la plus grande rigueur les mesures sanitaires (…) Dans le cas contraire, le préfet sera dans l’obligation d’interdire purement et simplement les compétitions sportives pour éviter que de nouveaux clusters ne se créent aux abords des sites de compétition. » Des mots visiblement restés lettre morte puisque ce mercredi, les spectateurs étaient aussi nombreux autour des quarts de finale de la compétition.
Les demi-finales programmées ce dimanche arrivent à grands pas et le public devrait, une fois de plus, se présenter en masse autour des terrains ! Les clubs tenteront tant bien que mal de faire respecter le huis clos, à l’instar du Pamandzi Sporting Club, cité en mauvais élève par la préfecture. « De notre côté nous ferons le travail, comme nous l’avions fait contre Kawéni, en bloquant les principales issues et en disposant des bénévoles autour de la surface de jeu. Mais malgré nos bénévoles, malgré la présence de la police municipale, les spectateurs sautent les murs par dizaine et tout autour du stade… Nous sommes de toutes petites associations : nous ne pouvons pas garantir à 100% un huis clos avec les terrains et les moyens que nous avons », déplore l’entraineur du PSC, Mohamed Mahafidhou. À deux tours de la grande aventure Coupe de France pour les Mahorais, mais au regard de la situation incontrôlable de la gestion du public autour des terrains de football mahorais, toute la question est de savoir si la préfecture de Mayotte mettra ses menaces à exécution.
Le parcours des quatre demi-finalistes
2ème tour
ASJ Handréma-US Ouangani : 2-3
USC Kangani-Pamandzi SC : 0-4
3ème tour
ASCJ M’liha-FC M’tsapéré : 0-0 (0-1 après prolongations)
16ème de finale
FC M’tsapéré-UCS Sada : 1-1 (2-1 ap)
USC Poroani Antéou-AS Jumeaux M’zouasia : 1-1 (4-3 aux tirs aux buts)
Pamandzi SC-Diables Noirs Combani : 1-1 (5-2 ap)
US Ouangani-US Kavani : 2-0
8ème de finale
Olympique Miréréni-FC M’tsapéré : 1-2
Ndrema Club-USC Poroani Antéou : 1-1 (3-4 aux tab)
US Ouangani-Tchanga SC : 2-0
Pamandzi SC-ASC Kawéni : 0-0 (5-4 aux tab)
Quarts de finale
FC Dembéni-US Ouangani :
USC Labattoir-USC Poroani Antéou : 0-0 (1-3 ap)
AJ M’tsahara-Pamandzi SC : 0-2
Racine du Nord Acoua-FC M’tsapéré : 1-7
Demi-finales
US Ouangani-FC M’tsapéré
Pamandzi SC-USC Poroani Antéou
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