Rentrés à Mayotte ce mercredi 24 novembre après leur qualification en 32ème de finale de la Coupe de France le week-end dernier, les Jumeaux ont reçu un accueil populaire au Département où les élus de la collectivité ont félicité les joueurs et leur ont remis un chèque de 16.000 euros. Un engouement conjugué de promesses politiques pour le monde sportif mahorais.
« Bravo les gars ! » À peine descendus du bus stationné devant le conseil départemental, Djédjé, Ymad, Babana, Djidji et consort reçoivent une déferlante d’encouragements et de remerciements. « Mayotte l’a rêvé, l’AS Jumeaux l’a fait », indique une banderole aux couleurs du club. Un message de félicitations après la magnifique victoire trois buts à un face à Plancoët-Arguenon (régional 2) au 8ème tour de la Coupe de France.
Rentrés sur l’île aux parfums ce mercredi 24 novembre vers 11h30, l’équipe et le staff vivent une première scène de liesse à l’aéroport avant de prendre la direction du siège de la collectivité où une ribambelle d’élus les attendent de pied ferme. Vers 14h, les héros du week-end débarquent au compte-goutte sous le préau couvert pour vivre un nouvel accueil populaire. Les embrassades se succèdent avec le 1er vice-président Salime Mdéré, tout comme les selfies. Les sourires se mélangent aux larmes.
« J’ai kiffé ! »
Dans une atmosphère surchauffée par l’euphorie de ce retour gagnant, le président du Département, Ben Issa Ousseni, se fait difficilement entendre derrière son micro. « Tout Mayotte vous demande d’aller plus loin que les 32ème de finale », adresse-t-il aux joueurs en guise de propos introductif, avant de donner le relais à la 4ème vice-présidente en charge des sports, de la culture et de la jeunesse, Zouhourya Mouayad Ben. « Bravo, bravo, bravo Jumeaux ! », s’enflamme-t-elle face à l’assemblée. « Courage, courage, courage pour la suite ! Nous avons tous été derrière vous, vous avez su montrer votre qualité de jeu. Et j’ai kiffé ! » Un discours rafraîchissant qui prend à contrepied la solennité habituelle.
Mais le naturel revient rapidement au galop… « Avec les collègues du conseil départemental, nous vous donnons notre parole : nous ferons le nécessaire pour que la prochaine [édition] de la Coupe de France puisse se jouer à Mayotte. » Une promesse audacieuse qui pourrait toutefois devenir une réalité si le chantier du stade de Cavani arrive à son terme d’ici là. Heureusement, cette projection n’enlève en rien la fierté de l’instant présent. Un honneur départemental symbolisé par la remise d’un chèque de 16.000 euros aux Jumeaux.
50.000 euros en cas de victoire
De quoi donner des ailes avant le tirage du prochain tour, qui doit se dérouler le 29 novembre. « Ma prière personnelle est de tomber sur le Paris-Saint-Germain », se met à rêver Ben Issa Ousseni, immédiatement conspué par son auditoire, qui préfère affronter l’Olympique de Marseille… Peu importe l’adversaire, tout le monde se permet de croire à un nouvel exploit le week-end du 18 et 19 décembre. « Et si vous vous qualifiez pour les 16èmes, ce sera 50.000 euros ! », s’emballe le président du Département. De quoi décupler la motivation des joueurs ?
Pendant ce temps-là, les associations sportives trinquent…
Alors que le conseil départemental vient d’attribuer un chèque exceptionnel de 16.000 euros à l’équipe des Jumeaux pour son parcours en Coupe de France, les associations sportives rongent leur frein. « Le Département, via son service sport, est censé nous accompagner financièrement », rappelle Youssoufa Abed-Ben, le président de Bandrélé football club. Or, la « bonne centaine » de structures attend toujours un signe de la collectivité pour les demandes de subventions validées en 2021, qui peuvent osciller entre 20.000 et 70.000 euros en fonction du coût des projets présentés… Malgré plusieurs emails envoyés à la vice-présidente en charge des sports, de la culture et de la jeunesse, Zouhourya Mouayad Ben, c’est le « statu quo ».
Un mutisme qui risque de faire exploser la dette des associations sportives… « Nous n’avons aucune rentrée d’argent entre la saison blanche liée au Covid l’an dernier, le désistement des sponsors, l’absence de ventes d’accessoires », fait savoir Youssoufa Abed-Ben. Pis encore, selon le président de Bandrélé football club, les demandes pour 2022 sont accessibles depuis un mois ! « Je condamne le procédé. » Pour sa défense, le conseil départemental évoque ce retard en raison du changement d’exécutif en juillet dernier et annonce que la délibération sur les subventions est prévue à l’adoption ce mardi 30 novembre.