Coupe de France « Être éliminé de cette façon, par disqualification… Je ne peux même pas l’imaginer. »

Ce mercredi est le jour fatidique pour le Football Club M’tsapéré : le vainqueur de la coupe régionale de France saura s’il participera aux 32ème de finale de la coupe de France, dimanche en métropole. Tout repose sur les résultats du test RT-PCR effectués lundi. Chaquir Ibrahim, entraîneur du FCM nous raconte comment le groupe a vécu ces dernières heures…

Flash Infos : Chaquir Ibrahim, jeudi dernier la Fédération française de football a donné comme consigne au FC M’tsapéré de rentrer à Mayotte, alors que vous étiez en escale à La Réunion et que vous vous apprêtiez à embarquer pour la métropole pour participer à la coupe de France. Quasiment une semaine est passée depuis ce retournement de situation : que s’est-il passé au sein du groupe depuis votre retour anticipé ?

Chaquir Ibrahim : Depuis notre retour anticipé, l’ensemble des joueurs ont eu pour consigne de respecter strictement le confinement ou les gestes barrière s’ils doivent aller travailler. Ils ont eu également pour consigne de s’entretenir en allant courir une heure par jour, à défaut que nous puissions nous regrouper pour les entraînements collectifs, puisque l’arrêté préfectoral nous autorisant à nous entraîner a pris fin mercredi dernier. Concernant la situation sanitaire du groupe, notre président est en lien avec un agent de l’agence régionale de santé qui se charge de notre dossier. Nous sommes arrivés vendredi et depuis, nous nous sommes retrouvés deux fois : le samedi matin pour effectuer un test RT-PCR, et ce lundi pour effectuer un nouveau test. Le premier test s’est révélé négatif pour l’ensemble du groupe qui était à La Réunion. Nous attendons les résultats des tests de lundi qui doivent tomber ce mercredi dans la soirée.

 

« Nous espérons récupérer quatre joueurs sur les sept laissés à Mayotte la semaine dernière »

 

FI : À la base, vous partiez avec un groupe de 22 joueurs : qu’en est-il des sept joueurs qui n’avaient pas pu embarquer la semaine dernière ?

C. I. : Il était clair pour trois d’entre eux qu’ils ne partiraient pas puisqu’ils avaient reçu leur résultat la veille et que celui-ci s’était révélé positif. Il y avait un doute sur les quatre autres le jour du départ. Finalement, deux d’entre eux n’avaient pas embarqué parce qu’ils n’avaient pas reçu leur test à temps, alors que leur test était négatif. Pour ces deux joueurs, le test effectué samedi dernier s’est aussi révélé négatif donc à ce jour, ils réintègrent le groupe. Parmi les cinq autres joueurs testés positifs, le résultat de samedi s’est révélé « douteux » pour deux d’entre eux, autrement dit ils seraient sur la voie de la guérison. Nous espérons que leur test de lundi se révèlera négatif pour lever entièrement le doute, auquel cas nous récupérerions quatre joueurs sur les sept laissés à Mayotte la semaine dernière.

FI : Vous devez affronter Romorantin ce dimanche en 32ème de finale de la coupe de France : avez-vous toujours l’espoir de disputer cette rencontre ?

C. I. : Bien sûr ! La Fédération a remis les clés de notre destin à l’ARS Mayotte, qui, depuis notre retour s’est mobilisée pour que nous puissions nous faire tester samedi, puis à nouveau lundi. Ce n’est pas pour rien… Si comme les résultats de samedi, tous les tests de lundi s’avèrent négatifs, il y a de bons espoirs que l’ARS donne son feu vert à la Fédération pour nous permettre de participer aux 32ème de finale de la coupe de France.

 

« Nous restons positifs et optimistes »

 

FI : Dans le meilleur des cas, les résultats des tests RT-PCR sont négatifs et le FCM est autorisé à rejoindre la métropole. Vous arriveriez vendredi ou samedi dans l’hexagone selon le jour du départ, soit à quelques heures de la rencontre. Cela ne placerait pas votre groupe dans les meilleures dispositions avant le match…

C. I. : En effet. Initialement, nous devions arriver en métropole dix jours avant le match, ce qui nous aurait permis de le préparer sereinement, malgré un groupe réduit. Mais il s’est passé ce qu’il s’est passé… J’ai entendu des rumeurs sur un report du match, mais de ce que je sais, ce n’est pas à l’ordre du jour. Quoi qu’il en soit, nous nous adapterons à la situation. Cette rencontre est trop importante pour nos joueurs, pour nous le staff, pour le club et tous ses supporters, et d’une manière générale pour toute Mayotte ! Nous en avons tous conscience. Peu importe les dispositions dans lesquelles nous seront amenés à disputer les 32ème de finale de la coupe de France, nous sommes prêts physiquement et psychologiquement. Nous restons positifs et optimistes.

FI : Dans le pire des cas, ce mercredi certains résultats des tests RT-PCR effectués lundi se révèlent positifs. L’ARS met son véto et la Fédération ne vous permet pas d’effectuer le déplacement…

C. I. : Ce serait terrible ! Après 20 ans d’attente (20 ans que Mayotte avait accès directement au 7ème tour de la coupe de France, mais 32 ans que Mayotte participe à la compétition, ndlr), après qu’une équipe mahoraise parvient enfin à atteindre ce niveau. Nous sommes aux portes d’un match officiel contre des pros : c’est le rêve de tout joueur, de tout entraîneur, de tout dirigeant amateur ! Être éliminé de cette façon, par disqualification… Je ne peux même pas l’imaginer.

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