Un grand point d’interrogation plane au-dessus des sportifs mahorais. Les différentes fédérations nationales vont chacune de leur communiqué depuis mercredi soir et la dernière allocution d’Emmanuel Macron. Le président de la République a annoncé un nouveau confinement en précisant toutefois que des adaptations seront faites pour l’Outre-mer. Reste à savoir lesquelles…
À quelle sauce, cette fois-ci, le mouvement sportif mahorais sera-t-il mangé ? Sur le plan national, le confinement du printemps dernier avait contraint toutes les fédérations sportives à suspendre leurs activités. Celles-ci avaient dû attendre de longues semaines avant de commencer à voir le bout du tunnel. C’est Roxana Maracineanu, ministre des Sports qui, en juin dernier, s’est placée en éclaireuse avec l’annonce d’une reprise progressive des activités sportives. Les pratiquants pouvaient dès lors entreprendre un retour à la normale, à l’exception des sports collectifs et ceux de contacts qui avaient dû patienter jusqu’au mois de juillet. Et tandis que le sport renaissait sur le territoire français, la Guyane et Mayotte, toujours en état d’urgence sanitaire, devaient continuer de prendre leur mal en patience. Pour les Mahorais, la situation s’est globalement décantée en septembre dernier.
Un communiqué du préfet de Mayotte, Jean-François Colombet a officialisé la levée de l’état d’urgence et la possibilité pour les ligues et comités de réactiver leurs activités et ce, sous toutes leurs formes : loisirs comme compétitives. Suite à cela, une réunion d’échanges et d’informations regroupant le mouvement sportif mahorais d’un côté, la Jeunesse et sport et l’ARS Mayotte de l’autre, est venue apporter des éclaircissements sur les modalités de reprise. Depuis, les clubs ont repris peu à peu le chemin des entraînements. La Ligue mahoraise de football a relancé ses compétitions avec la Coupe régionale de France et les Coupes de Mayotte, tandis que les principales ligues et principaux comités sportifs mahorais s’apprêtaient à l’imiter…
« Les dispositions s’appliquent uniquement sur le territoire métropolitain »
Mais voilà, dans son intervention télévisée mercredi soir, Emmanuel Macron s’est positionné pour un nouveau confinement général, face au regain national du virus. La décision du chef de l’État entre en vigueur ce vendredi à minuit. Les fédérations sportives nationales n’ont pas tardé à réagir, en tête desquelles la Fédération française de football. « À la suite de l’annonce par le président de la République des mesures sanitaires de confinement pour lutter contre la pandémie de Covid-19, la FFF a pris la décision de suspendre l’ensemble des compétitions de Ligues, de Districts, des championnats nationaux du National 3, du National 2, de la D2 féminine, des Coupes de France masculine et féminine, et des championnats nationaux de jeunes (féminins et masculins) jusqu’au mardi 1er décembre. […] Le monde du football se doit de participer à l’effort collectif pour lutter contre la deuxième vague de cette épidémie », a communiqué la plus grande fédération sportive de France.
Toutefois, le président français a indiqué que des adaptations du confinement seront apportées pour l’Outre-mer. Cela s’est vite vérifié. Ce jeudi après-midi, quelques heures seulement après les déclarations de la 3F, le président de la Ligue de football amateur, Marc Debarbat, s’est exprimé à son tour, en assurant que « les dispositions relatives à l’arrêt des compétitions de football au niveau amateur s’appliquent uniquement sur le territoire métropolitain ».
Le mouvement sportif français alerte Macron
Autrement dit, les rencontres de football prévues ce week-end sur l’île dans le cadre de la Coupe régionale de France et des Coupes de Mayotte sont, à ce jour, maintenues. Si les différentes fédérations s’inspirent du football, les ligues et comités sportifs mahorais peuvent espérer être épargnés par ce second acte du confinement. À moins que la préfecture n’en décide autrement. En effet, depuis les premières annonces de reprise des activités sportives, les arrêtés municipaux et préfectoraux ont toujours prévalu sur les décisions fédérales.
Un paramètre qui agace d’ailleurs au plus haut point et a fait l’objet d’une lettre ouverte du mouvement sportif français au président de la République. Dans cette lettre intitulée « SOS : Sport en détresse » et signée par 95 fédérations sportives membres du Comité national olympique et sportif français (Cnosf), le mouvement sportif français affirme avoir « établi les protocoles sanitaires les plus exigeants, validés par les ministères tant des Sports que de la Santé ainsi que par le Haut conseil de la santé publique et la Cellule interministérielle de crise ».
Il regrette que « malgré tous ces efforts, nos compétitions et manifestations programmées ou reprogrammées sont annulées, souvent à la dernière minute et en raison d’une application excessive et injustifiée des mesures sanitaires par les autorités locales. […] Les décisions très disparates des préfectures et des ARS, à situations similaires, tuent le sport à petit feu », s’émeuvent les signataires. Le mouvement sportif mahorais est désormais suspendu à la réaction de la préfecture attendue ce vendredi, et croise les doigts pour une décision en faveur du maintien de ses activités.
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.