Basket-ball « Il y a une rivalité, c’est vrai, mais elle n’est que sur le terrain »

Le Vautour de Labattoir affronte leurs rivaux des Rapides de Pamandzi en finales du championnat de basket-ball, jeudi et dimanche. Un duel qui commence déjà dans nos colonnes avec les capitaines des deux équipes, Ahmed Saïd Salim dit « Jordan Henri » (Vautour) et Saïd Hussein (Rapides).

Flash Infos : Quel est l’état d’esprit de l’équipe avant ces finales ?

Jordan Henri : Les gars sont très motivés [N.D.L.R. blessé au poignet pendant les demi-finales, il ne pourra pas participer aux finales].  Ça fait un moment qu’on n’a pas remporté un titre. On n’a eu qu’une coupe de Mayotte dernièrement. Donc je les sens motivés, ils ont coupé les cordes à l’entraînement.

Saïd Hussein : On est prêt, on va gagner. On est des outsiders, personne ne s’attendait à ce qu’on soit là. Mais on a fait la finale de la Coupe de France à Mayotte, et maintenant, nous disputons celles du championnat.

FI : Sur quelles qualités votre équipe peut-elle s’appuyer ?

J.H. : D’abord, il y a notre public. On est l’équipe du village. On a toujours du monde à nos matchs, on en refuse même. On a aussi l’habitude de jouer ensemble maintenant, on est capable de varier les systèmes de jeu. Il y a un vrai esprit de famille.

S.H. : C’est la vitesse, on est plus rapides. On peut compter sur notre jeunesse. On forme nos propres joueurs. Je joue ici depuis mes douze ans par exemple, il y a ce côté familial. L’équipe ne compte pas de stars non plus, il n’y a pas d’égos chez nous. J’estime qu’on a également le meilleur public, devant celui de Kawéni.

FI : De quelle manière pouvez-vous décrire votre jeu ?

J.H. : Comme la plupart des équipes mahoraises, le physique est important. On a aussi de très bons shooteurs fous. Ils ont un très bon pourcentage de réussite au tir.

S.H. : On a beaucoup d’énergie. Des fois, je suis même étonné par l’adrénaline qu’on peut dégager. Nos résultats le prouvent, on a un très bon mental.

FI : Qu’est-ce qui fera la différence selon vous ?

J.H. : La clé sera la forme physique justement. Pendant le ramadan, l’équipe a dû adapter ses horaires. Mais un mois sans match, c’est long. En général, en début de saison par exemple, il me faut trois ou quatre matchs pour être à 100%.

S.H. : Les pertes de balles seront importantes. Au basket, si tu perds trop de ballons, tu es mort. Il y a le mental comme je l’ai dit. On a toutefois un objectif, on veut gagner chez eux. Les deux équipes n’ont jamais perdu chez elles, donc en gagnant là-bas, on se rendrait la tâche plus facile.

FI : Pamandzi et Labattoir entretiennent une forte rivalité. À quel match, vous attendez-vous ?

J.H. : C’est sûr, c’est rare de voir deux communes voisines jouer à ce niveau. On s’attend à ce que ce soit dur là-bas. Mais bon, on nous disait pareil en demi-finales avec le BC M’Tsapéré et ils ont pris vingt points d’écart.

S.H. : Il y a une grosse rivalité, c’est vrai. Cependant, pour moi, elle n’est que sur le terrain. On peut facilement discuter ensemble à la fin du match. Il y a même deux joueurs de notre équipe qui habitent à Labattoir.

FI : Quel regard portez-vous sur vos rivaux ?

J.H. : C’est un collectif plus jeune. Ils courent vite. Ils n’ont pas un grand palmarès, mais ils sont ambitieux et ils progressent bien. Ils ont des bons éléments.

S.H. : Ils sont très focalisés sur l’attaque, parfois un peu trop. L’absence d’Henri va peser, il peut mettre quarante points comme ça. On peut d’ailleurs être qu’admiratif de ce qu’il a fait pour le basket mahorais. Après lui, je dirais que Soiz est leur meilleur joueur, il peut aussi bien shooter qu’aller marquer en pénétration.

FI : Selon vous, quelle équipe va remporter ces finales ?

J.H : Je nous vois gagner. Vu l’équipe qu’on a, je suis ambitieux. On a de l’expérience, chaque joueur de l’équipe a déjà gagné un titre de championnat. J’espère seulement que mon absence ne va pas trop les affecter.

S.H. : C’est nous ! Surtout s’ils font l’erreur de gagner chez eux. Je suis certain qu’on remportera le match chez nous.

FI : Si vous gagnez, que faites-vous de votre trophée ou de votre médaille ?

j.H. : L’objectif de l’équipe est d’honorer notre nouveau président. À titre individuel, si j’ai une médaille, ça fera un bon souvenir pour mon fils de huit ans. Dans la famille, le basket est très important. Mes sœurs et mes frères y jouent. Je prépare mon fils à prendre la relève.

S.H. : Je vais les chambrer de ouf ! C’est quand même Labattoir, ils ont monté une équipe pour remporter le titre. Ils ont même pris un de nos joueurs en milieu de saison. Si on gagne, je ne sais pas pendant combien de temps je vais faire la fête. Pour moi, ce qu’on a réalisé cette saison, c’est déjà énorme. Le titre, ça serait la cerise sur le gâteau.

Programme des finales : Jeudi, à 17 h, au plateau sportif de Labattoir, match 1 Vautour – Rapides. Dimanche, à 15 h, au gymnase             de Pamandzi, match 2 Rapides – Vautour. Mercredi 11 mai, à 17 h, au plateau sportif de Labattoir, match 3 (si nécessaire) Vautour – Rapides.

 

Duel à Mamoudzou en finales féminines

En prénationale féminine, c’est aussi la saison des play-offs. Deux équipes de Mamoudzou ont réussi à se hisser en finales, le Fuz’ellipse de Cavani et le BC M’Tsapéré. La première rencontre est prévue, ce mercredi soir, à 19h15, sur le terrain des gagnantes de la coupe de France à Mayotte, au gymnase de Cavani. Ensuite, les deux équipes se retrouveront au terrain de Baobab, samedi, à 17h. En cas d’égalité, un troisième match se déroulera le mardi 10 mai, à Cavani.

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