Athlétisme : Kamel Zoubert, le championnat de France au bout du couloir

Le sprinteur mahorais Kamel Zoubert vise une participation au championnat de France d’athlétisme espoirs, l’été prochain. L’espoir originaire de Koungou, désormais entraîné par Sébastien Synave (Racing Mamoudzou), a signé le sixième meilleur temps français au 200 m depuis le début de la saison (21’64’’).

Champion de Mayotte des 100 m et 200 m, Kamel Zoubert s’échauffe sur la piste de Cavani, au milieu des vélos et des joueurs de football, ce lundi 9 mai, en fin d’après-midi. À 21 ans, le jeune coureur s’entraîne dur ces derniers temps, avec deux objectifs en ligne de mire, une participation au championnat de France en catégorie espoirs de cet été et la défense des couleurs mahoraises aux Jeux des îles en 2023. “Je suis confiant. J’ai beaucoup travaillé pour ça”, estime le licencié du Racing Mamoudzou. Il a d’ailleurs pour se défendre des excellents chronos réalisés en début de saison. Son temps de référence sur le 200 mètres (21’64’’) est même le sixième chrono français à l’heure actuelle. “C’était une course à laquelle j’étais invité pendant un stage à La Réunion”, raconte celui qui a battu les Réunionnais sur leur propre piste.

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Sébastien Synave donne ses consignes à son champion, ce lundi soir, sur la piste du stade de Cavani.

“Il est monstrueux dans les virages”

Pourtant, si l’athlète originaire de Koungou n’avait déjà aucune chance de battre la concurrence, ses récentes performances sont synonymes de changements autour de lui. “Je n’avais pas de coach ni les infrastructures au Nord athlétique club. J‘ai demandé à Sébastien Synave si je pouvais m’entraîner avec lui”, indique Kamel Zoubert, avant de s’habiller pour l’une de ses nombreuses séances d’entraînement. Coach d’athlètes mahorais ayant brillé nationalement et même internationalement, Sébastien Synave a accepté à une condition. ”Il fallait qu’il soit licencié au RCM”, rappelle-t-il. Mieux encadré, l’élève au lycée professionnel de Kawéni continue dès lors sa progression. “Dès qu’un garçon est champion de Mayotte. ça y est, il est arrivé au bout”, déplore son coach, qui ne manque pas de fustiger le manque de moyens dont il dispose. Exigeant avec son nouvel élève, il ne peut s’empêcher de louer ses qualités. “Il est monstrueux dans les virages”, reconnaît son entraîneur, qui a pu observer le talent du jeune homme sur les compétitions mahoraises. Ce jour-là d’ailleurs, le coach est obligé de tempérer ses ardeurs pour ne pas qu’il se blesse pendant l’entraînement.

Un profil “adapté au 400 m”

Plutôt élancé, l’athlète semble monter sur ressort. Meilleur au 200 m, il court et réalise d’excellentes performances sur le 60m, le 100 m et le 4x100m également. Mais son profil moins puissant ne colle pas forcément au 100 m, estime Sébastien Synave. “J’aimerais qu’il essaye le 400 m. Il est adapté à ce type de course”, poursuit-il. En pleine période de compétition, les deux hommes ont prévu de se retrouver souvent au cours de ces mois de mai et juin. Il faut dire que ces chronos sont aussi soumis à la concurrence, avec une montée en régime de ses rivaux. Il lui faut donc ne pas trop regarder dans les rétroviseurs s’il veut apercevoir sur la ligne d’arrivée sa qualification au championnat de France.

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