AS Jumeaux : « Nous avons su soigner les détails »

Pour sa première année à la tête de l’AS Jumeaux M’Zouazia, Kami Alonzo a vécu une saison folle. Déjà tenant du titre de la Coupe de Mayotte, son club a remporté le championnat de Régionale 1 et a atteint les 16ème de finale de la Coupe de France. La meilleure performance pour un club mahorais jusqu’alors.

Flash Infos : Quel est votre sentiment après cette saison exceptionnelle ?

Kami Alonzo : Il y a de la satisfaction bien sûr et le sentiment du devoir accompli. Dans ce genre d’équipe, il faut garder le groupe toujours éveillé. Nous avons des amateurs, donc ce n’est pas toujours facile de garder les joueurs sous pression toute la saison. Dans une entreprise, tu es payé pour ça. Là, nous sommes des bénévoles, nous avons la chance d’avoir eu les joueurs à disposition jusqu’au bout.

FI : Qu’est-ce qui explique le succès de l’équipe cette année ?

K.A. : Il y a beaucoup de paramètres. Aux Jumeaux, nous avons toujours des bonnes équipes. Nous gagnons des coupes, nous pouvons finir deuxième. Cette année, nous voulions tout gagner. C’est une affaire de détails et nous avons su les soigner. Nous avons une équipe avec quatre ou cinq cadres qui sont là depuis des années. Nous avons essayé de nous renforcer avec deux ou trois joueurs supplémentaires. Nous avons également beaucoup échangé avec les joueurs. Nous voulions avoir leur ressenti, savoir ce qui leur manquait.

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Leur parcours s’est arrêté au stade des seizièmes de finale par une défaite 10-0 contre Bordeaux.

FI : Que souhaitez-vous gagner de plus ?

K.A. : Les seizièmes de finale de Coupe de France (rires) [les Jumeaux se sont inclinés à ce stade de la compétition contre les Girondins de Bordeaux, ndlr.]. Chaque année, nous remettons tout en jeu. C’est le principe du sport. Une fois que c’est fini, il faut passer à la prochaine saison.

FI : Quels souvenirs marquants gardez-vous de cette saison ?

K.A. : Je pense à notre victoire (1-0) contre M’Tsapéré à Cavani, le 1er janvier. C’était notre cadeau du Nouvel An. Évidemment, il y a la Coupe de France et les souvenirs de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), où nous avons passé deux semaines. Même si la large défaite a gâché un peu la fête, Bordeaux est un magnifique souvenir. Nous avons eu l’impression de rallumer une flamme sociale parmi les Mahorais qui était perdue. Nous nous sommes même dit que c’était quelque chose qui nous dépassait.

FI : Concernant l’effectif, est-ce difficile de garder ses joueurs ?

K.A. : En 2022, nous nous attendons à ce que soit plus compliqué. La concurrence est de plus en plus dure. En plus dans le sud, nous sommes cinq équipes à jouer au même niveau. Nous essayons parfois de reprendre des joueurs revenus de métropole. Ce sera le cas pour la saison prochaine avec le retour d’un de nos anciens bons éléments, « Anraki ». Tout le monde est content qu’il soit rentré. Pour les jeunes joueurs, cela dépend de leurs études. Nous en avons un qui est parti en août pour commencer l’année scolaire en métropole par exemple.

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À 39 ans, Kami Alonzo vient de remplir sa première année en tant que président du club. La saison doit reprendre en mars.

FI : Comment sont vos finances après deux saisons avec le coronavirus ?

K.A. : Mal… À part le Football Club de M’tsapéré, nous sommes tous dans le même cas de figure. Nos charges courantes n’ont fait qu’augmenter à un rythme exceptionnel. Il faut à peu près 30.000 euros de charges annuelles, sans compter les frais d’arbitrage ou les primes de match. À l’inverse, le champion de Mayotte reçoit 500 euros pour le titre… Nous dépendons donc beaucoup des sponsors et du mécénat. C’est la raison pour laquelle c’est plus facile pour M’Tsapéré, en étant sur Mamoudzou, la plus grosse ville.

FI : Est-ce que vous voyez une évolution dans le football mahorais ?

K.A. : Il y a plus une régression qu’autre chose. Je trouve qu’il était plus fort dans les années 2000. Il y avait beaucoup de boulot qui était fait par rapport à la formation.

FI : Justement, un pôle espoirs va voir le jour à Cavani. Y êtes-vous associé ?

K.A. : Non ! Je trouve que nous voulons copier ce qui se fait à La Réunion et en métropole. Tu ne peux pas faire un pôle espoirs sans concertation avec les clubs. La base de tout, ce sont les clubs qui sont formateurs. Nous avons davantage besoin de projets et d’éducateurs.

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