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Tout sourire, Alain Guicherrousse a été fêté par ses collègues et proches, ce mercredi midi, à la MJC de M’gombani.

Devenu champion du monde master de lancer de javelot, Alain Guicharrousse a été honoré au cours d’une cérémonie organisée, ce mercredi midi, par la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), son employeur. Entouré de sa famille, le directeur Culture, Patrimoine, Loisirs et Sports est loué autant pour ses qualités humaines que sportives.

C’est tout sourire qu’Alain Guicharrousse a passé les portes de la MJC de M’gombani, à Mamoudzou, ce mercredi midi. Famille et collègues s’étaient organisés pour qu’il ne sache rien de la cérémonie organisée en l’honneur de celui qui a décroché le titre de champion du monde master du lancer de javelot (catégorie M60, soit entre 60 et 64 ans), à Göteborg (Suède), le 15 août dernier. « Je ne m’y attendais pas, je pensais vraiment avoir une réunion de travail », explique-t-il à son auditoire réunissant collègues, élus et sa famille. Le directeur Culture, Patrimoine, Loisirs et Sports de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), âgé de 61 ans, a d’ailleurs remercié en premier lieu son épouse, Karine, qui l’accompagne dans des vacances qui se mêlent parfois aux rares compétitions auxquelles il participe.

Au pupitre, tous ont loué l’exemple que ce titre mondial peut représenter pour la jeunesse. Fatimaty Abdallah Toana et Badrou Radjab, respectivement huitième et quatrième vice-présidents de la Cadema, ont fait part de leur fierté d’avoir un champion du monde au sein de leur collectivité. El Anrif Hassani, conseiller départemental du canton de Mamoudzou 1 et président de l’office départemental des sports, a félicité le champion « pour sa longévité » et reconnu qu’il avait toute sa place aux Jeux des Iles de l’océan Indien aux côtés d’Ali Soultoini, son partenaire d’entraînement au stade Baobab. Laurent Alaton, le sous-préfet de Mayotte en charge de la cohésion sociale, a rappelé à quel point il est important « d’avoir des gens sur ce territoire qui excellent ». Selon lui, le palmarès d’Alain Guicharrousse « montre à quel point c’est utile de continuer le sport ». « Je l’ai vu courir, il y a deux semaines. Je me demandais pourquoi il court à 19h. Voici la réponse, une médaille », en rigole Moudjibou Saïdi, le président de la Cadema, avant de remercier le cadre de son intercommunalité.

Un ancien grand espoir de la discipline

Ce titre obtenu en Suède couronne une partie importante de la vie d’Alain Guicharousse. Alors qu’il a commencé l’athlétisme à 17 ans, cet ancien grand espoir du lancer de javelot a dû délaisser ce sport à 28 ans pour des raisons professionnelles, tout en gardant les crampons sur le terrain de rugby, son autre passion. À 50 ans et ayant arrêté le rugby cinq ans auparavant, il a repris une licence d’athlétisme parce que la compétition lui manquait. Motivé, il a vite retrouvé les sommets. Pour aller en Suède, il dit s’être entraîné cinq fois par semaine à raison d’une heure et demie à deux heures par séance. « Quand je fais des championnats, je n’y vais pas pour faire du tourisme », indique celui qui vise le record de France de sa catégorie d’âge.

Arrivé il y a un an et demi à Mayotte, il a décidé de continuer à lancer, d’abord au Racing club de Mamoudzou, puis maintenant au CAM (Club d’athlétisme de Mamoudzou). Il remercie d’ailleurs son club de l’avoir aidé financièrement, tout comme Sébastien Synave, le président du comité départemental d’athlétisme, pour lui avoir fourni les javelots. Modeste sur sa victoire réalisée dans sa catégorie M60, il a eu un mot pour Raphaël Mohamed (voir encadré), bientôt de retour à Mayotte après sa demi-finale olympique à Paris au 110m haies. « C’est un athlète qu’il faudra aider. Moi, j’ai de la chance, j’ai un très bon travail à côté. Mais ce n’est pas évident pour lui. Il doit sans cesse s’entraîner », fait observer celui qui entraîne aussi les jeunes de son club.

Champion du monde dorénavant, le sexagénaire dit qu’il ne défendra sans doute pas sa médaille en Corée du Sud lors de la prochaine édition pour des raisons financières. Mais il promet de repartir à l’assaut d’autres titres, comme le championnat de France par exemple. Ça ne sera que son neuvième.

Raphaël Mohamed à Mayotte samedi

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Ce samedi 24 août, le conseil départemental de Mayotte organise des animations pour le retour de l’athlète Raphaël Mohamed à Mayotte après son parcours salué aux Jeux olympiques« Avec son talent et sa détermination, Raphaël a su briller sur la scène nationale et internationale, une source de fierté pour Mayotte. Au-delà de ses performances, il inspire par son engagement envers la communauté et son rôle de modèle pour la jeunesse », souligne l’institution.

Une fête est donc organisée pour « célébrer l’athlète exceptionnel » en sa présence. Elle débutera à 8 h à l’office culturel départemental (OCD). A 11h, l’association Aouladi de M’tsapéré présentera des prestations de shigoma et mlélézi au jardin de l’Hôtel du Département. L’événement s’achèvera par un discours du président du conseil départemental à 12h15, avant un départ vers la commune de Bouéni vers 12h30, où vit la famille du hurdler.