Le domaine du sport n’a pas été épargné par les conséquences de la crise sanitaire. En France, 30% des licenciés n’ont pas renouvelé leur inscription, un réel manque à gagner pour les clubs et les associations sportives. C’est pour cette raison que le gouvernement, dans son plan de relance, a injecté 122 millions d’euros dans le secteur du sport. À Mayotte cela se caractérise particulièrement par la création d’emplois et la modernisation des équipements sportifs.
« C’est trop bon de faire du sport ! » Voici le slogan du plan de relance consacré au sport. Par ces quelques mots, le gouvernement veut mettre ou remettre le sport au centre des activités favorites des Français, et notamment des moins de 18 ans. Et pour cela il n’hésite pas à mettre la main à la poche, avec une enveloppe de 122 millions d’euros consacrés au plan de relance au niveau national. Le budget exact alloué à Mayotte s’élève à plus d’1.2 million euros. Les 300 clubs de l’île peuvent en bénéficier sous différentes formes en montant un dossier. Le « fonds territorial de solidarité » a déjà permis d’aider des associations en difficultés à hauteur de 247.000 euros.
Le plan de relance du sport sur l’île aux parfums est géré par la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES), le rectorat et le comité régional olympique et sportif (CROS) de Mayotte. Il est évident que les priorités du territoire ne sont pas celles des autres régions de France. Le domaine du sport peine encore à se développer dans le 101ème département, alors ce coup de pouce est comme un renouveau pour les professionnels et les amateurs. Le dispositif prévoit toute une panoplie de mesures pour redynamiser la pratique sportive.
Création d’emplois
Beaucoup de clubs de l’île existent grâce à l’engagement des bénévoles. Or, pour développer le sport à Mayotte, il faut plus de moyens humains et des éducateurs rémunérés. C’est en ce sens qu’une partie du budget du plan de relance est destiné à favoriser l’emploi dans le sport. « Il ne s’agit pas uniquement de créer des emplois, mais c’est aussi s’assurer que nous aurons des formateurs bien formés », précise Gilles Halbout, le recteur de Mayotte. Pour la seule année 2021, 40 nouveaux emplois aidés ont été crées, un chiffre amené à augmenter dans un avenir proche. En collaboration avec la DRAJES, le CROS forme des jeunes dans les métiers du sport. « Nous avons une formation appelée BPJEPS, nous avons déjà toute une promotion, mais nous voulons augmenter la cadence car il y a de la demande », indique Mohamed Tostao Ahmada, vice-président du CROS chargé de la professionnalisation. 138.000 euros ont déjà été accordés et ont permis la formation des jeunes.
50 euros pour le Pass’Sport
Relancer l’activité physique et remettre sur les rails la vie des clubs, ce sont les deux objectifs aussi du Pass’Sport. Depuis la fin du mois de juillet, certaines familles reçoivent un chèque d’une valeur de 50 euros par enfant afin de les inciter à inscrire leur progéniture dans les clubs sportifs. Les familles éligibles sont celles bénéficiant de l’allocation scolaire, vivant dans les quartiers prioritaires, ou celles recevant l’allocation pour enfant handicapé. Seuls les jeunes âgés de 6 à 17 ans révolus peuvent en bénéficier, cela représente 25.000 jeunes mahorais. Le Pass’Sport est également un coup de pouce pour les clubs. À Mayotte, beaucoup ne font pas payer l’entrée, alors ce dispositif est « un peu comme une compensation ». « Le club peut utiliser l’argent pour acheter des équipements et mieux se structurer », explique Madeleine Delaperrière, la directrice de la DRAJES. Il est encore trop tôt pour connaître l’impact de ces chèques sur la santé financière des clubs sportifs, mais le vice-président du CROS, Mohamed Tostao Ahmada se montre d’ores et déjà serein. « Il y aura un impact ! Beaucoup de parents viennent déjà s’informer pour inscrire leurs enfants. »
La natation, une priorité
Avec une ministre des sports, nageuse et championne olympique, la natation ne pouvait être en reste. « Le savoir nager est une priorité gouvernementale. C’est propre aux écoles et notre objectif est que tous les élèves aient une initiation à la natation cette année », annonce Gilles Halbout. Mais comment y parvenir si les piscines publiques se comptent sur les doigts d’une main sur l’île ? Face à ce manque, le recteur rappelle la construction par le conseil départemental d’un bassin olympique sur Kawéni. À cela, s’ajouteront 12 bases nautiques dans les différentes communes de Mayotte. « Il n’y aura pas de piscine, mais il s’agit de petites constructions avec des points d’eau qui permettront de déployer des activités nautiques sur le lagon », poursuit le responsable de l’académie. Des bases nautiques financées par l’Éducation nationale via des « crédits d’investissement ». Les noyades étant fréquentes à Mayotte, au même titre qu’ailleurs en France, les sports nautiques et particulièrement la natation, sont plus qu’une nécessité pour les enfants, mais également les adultes.