En réponse au projet de loi de programmation concernant Mayotte et faute d’engagements fermes sur la convergence sociale, “l’ensemble des salariés et agents publics à Mayotte” sont appelés à cesser le travail, mardi matin, et cela “pour une durée illimitée”.
“En matière de convergence sociale, nous ne retrouvons pas [dans le projet de loi Mayotte] l’égalité républicaine. Au contraire, la régression sociale est flagrante partout. Les Mahorais ne peuvent pas accepter les calendriers imposés dans ce projet”, font savoir les syndicats dans leur préavis appelant à la grève illimitée à partir de mardi, à minuit. En effet, CFTC, CGT, CFE-CGC, CFDT, SNUIPP-FSU et FO appellent “l’ensemble des salariés et agents publics à Mayotte” à se joindre au mouvement. Objet de leur courroux, l’actuel projet de loi de programmation “pour la refondation de Mayotte” qui comporte 35 articles. Car si le seizième évoque bien une convergence des droits sociaux, celle-ci pourra être faite à la carte et selon le bon vouloir du gouvernement. Selon la version que nous avons pu consultée, ce dernier pourra ainsi “être autorisé à prendre par ordonnances, dans un délai de douze mois, toute mesure relevant du domaine de la loi afin de rendre applicable à Mayotte, sous réserve d’adaptations tenant compte des caractéristiques et contraintes particulières du territoire, la législation en vigueur en France hexagonale ou dans les autres collectivités relevant de l’article 73 de la Constitution”. Ces dispositions s’appliquent également à la prise en charge des frais de santé, “aux cotisations, aux contributions et aux taxes dues sur les salaires et les revenus, aux réductions, exonérations, exemptions de cotisations et de contributions sociales, aux dispositifs fiscaux”, ainsi qu’à l’organisation et à la gestion des régimes de sécurité sociale.
Insuffisant pour les syndicats qui poussent, eux, pour aller plus loin en demandant “la transposition du code de la Sécurité sociale, du code de la Mutualité et du code de l’Action sociale et des familles”. Ils réclament aussi l’alignement des droits sociaux, des prestations sociales, des retraites ou des allocations chômage, avant l’année 2036 initialement prévue par décret. Dans le même ordre idée, ils souhaitent que le Smic mahorais (1.362 euros bruts par mois) disparaisse au profit du salaire minimum national (1.802 euros bruts par mois).
Une sur-rémunération post-Chido à hauteur de 75%
Le préavis de grève va plus loin que la convergence sociale sur certains points. Le premier comprend, par exemple, “l’application d’une sur-rémunération pour tous les agents publics, tous les salariés, tous les retraités à hauteur de 75% compte tenu de la hausse du coût de la vie post-Chido”. La revendication paraît cependant compliquée à se traduire dans les faits. Depuis le cyclone de décembre 2024, plusieurs entreprises ou administrations ont déjà procédé à des versements de primes, quand d’autres ont dû recourir à l’activité partielle. D’autres revendications portent plutôt sur “l’instauration de véritables services publics”, des garanties de sécurité pour les déplacements des salariés ou des mesures d’attractivité “face aux déserts médical, éducatif, culturel et judiciaire”.
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.