Au cours de la semaine écoulée, l’association Mlezi Maore organisait des journées portes ouvertes dans ses différents établissements. C’est à cette occasion que l’auto-école sociale et solidaire, installée à Tsoundzou 2, a accueilli le grand public le temps d’une matinée.
A Mayotte, comme partout ailleurs sur le territoire national, l’absence de permis B peut être un frein à l’embauche. Pour remédier, l’auto-école sociale et solidaire (AESS) est un dispositif d’insertion professionnelle et sociale de l’association Mlezi Maore. Ouverte en janvier 2022 à Tsoundzou 2, cette structure propose une formation au permis de conduire (permis B) adaptée au niveau et au profil des bénéficiaires. Dû à sa capacité d’accueil non-extensible, le lien entre le projet professionnel et l’obtention du permis de conduire est l’un des critères essentiels retenu pour l’intégration des apprenants. Depuis le début de l’année, ce sont 55 personnes qui ont été inscrites à l’auto-école.
Faciliter l’accès au permis
Ce dispositif est accessible aux personnes en insertion professionnelle ou demandeurs d’emploi, dont les revenus sont insuffisants pour financer les coûts du permis classique. Grâce à ce dispositif, le budget est fixé à 300 €. L’objectif à terme, est de guider les intéressés à réaliser un diagnostic mobilité pour, par la suite, intégrer l’auto-école. La mission principale de ce dispositif est de faciliter l’accès au permis de conduire aux publics rencontrant des difficultés d’ordre social ou économique. Cependant, « l’auto-école ne reçoit pas directement les bénéficiaires, il faut qu’ils soient orientés par des structures partenaires, avec lesquelles sont signées des conventions », ajuste Sylvie Boichot, coordinatrice du dispositif. Cette pédagogie adaptée permet de répondre aux attentes et aux capacités de chacun, mais également d’améliorer l’insertion professionnelle des personnes en situation de précarité.
L’accompagnement des bénéficiaires se base sur la préparation à l’épreuve théorique générale du permis de conduire (ETG), notamment grâce à une formation intensive. Il est possible d’obtenir cette épreuve en trois mois, mais pour les bénéficiaires non-scripteurs, non-lecteurs, ce temps d’étude peut être allongé. C’est là qu’intervient le facilitateur d’apprentissage. « Le prérequis c’est tout de même d’avoir une bonne compréhension en français à l’oral », stipule la coordinatrice. Une fois le code obtenu, les élèves passent à la préparation de l’épreuve pratique du permis, jusqu’à l’obtention de l’épreuve. Actuellement, onze personnes participent au cours de conduite. Et depuis la création, six bénéficiaires ont obtenu le permis B.
Et en 2024 ?
La structure emploie un enseignement de la conduite à temps plein et un à mi-temps, ainsi qu’un facilitateur de l’apprentissage. Chaque jour, une voiture sillonne les routes de l’île pour les leçons. Dans une phase de mobilisation de financement, cette journée portes-ouvertes permettait de mieux faire connaitre l’auto-école et son fonctionnement. « On est aussi dans une phase où on n’a pas forcément de perspective pour 2024 au niveau des financements et on a aussi besoin d’un deuxième véhicule », admet la directrice d’établissement, Marion Frutoso. Cet événement permettait donc de mettre en lumière le projet, ses atouts et ses missions. Un projet qui n’est pas figé, mais qui peut être amené à évoluer dans le temps. « Il faut qu’on arrive à trouver un modèle économique qui tienne dans la durée », reconnait-elle. La motivation principale pour les acteurs de l’auto-école étant d’accompagner l’élève à la réussite, pour ainsi le transformer en conducteur.