Un préavis pour une grève illimitée à partir du 28 octobre

L’intersyndicale du Département de Mayotte dénonce de « de graves dysfonctionnements » et un manque de dialogue social au sein de la collectivité. Un préavis de grève illimitée a été déposé. Elle pourrait être en vigueur dès le lundi 28 octobre.

La rentrée politique de Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, s’est effectuée en même temps que les syndicats de la collectivité (CGT-MA, CFDT, FO, SNT, Snuter). Plusieurs réunions ont eu lieu, ces dernières semaines, et ont fait apparaître un sentiment d’insatisfaction des employés et l’impression de ne pas être entendus. Trois points ont donc amené l’intersyndicale à déposer un préavis de grève pour le 28 octobre : « de graves dysfonctionnements au sein de l’institution départementale restés sans réponse », « la rupture du dialogue social manifestée par la non prise en compte dans vos décisions des avis unanimes des représentants du personnel sur des sujets sensibles » et « la volonté manifeste d’exclure les organisations syndicales des instances d’échanges et d’ouvrir les discussions pertinentes ».

Les revendications ont été regroupées dans quatre thèmes, les conditions de travail, le dialogue social, l’évolution des carrières et les rémunérations. En premier lieu, par exemple, les employés demandent le retrait de la délibération sur les modalités de mise en place des 1.607 heures. Cette durée légale du travail dans la fonction publique, qui peut faire l’objet d’une dérogation, inquiète les syndicats car « celle ne prend pas en compte les spécificités locales et culturelles du territoire, notamment les jours fériés liés aux fêtes religieuses musulmanes tels que l’Aïd-el-Fitr, l’Aïd-el-Kebir, la Nuit de l’Ascension (Lailat al-Miraj) et le Maoulida (fête de la naissance du Prophète) ». Ils demandent aussi la construction de la cité administratrice de Coconi, un projet depuis longtemps dans les cartons, mais que Ben Issa Ousseni avait défendu récemment, disant vouloir le mener à bien lors de sa conférence de presse de rentrée.

Sur les conditions toujours, les syndicats souhaitent la prise en compte du temps de déplacement dans le temps de travail, la mise en place d’un ramassage comme il existe pour le centre hospitalier de Mayotte (CHM) et la revalorisation de leurs tickets-restaurants. Sur les locaux, ils « exigent des mesures immédiates pour garantir des conditions optimales de santé, d’hygiène et de sécurité ».

« Des directives parfois contradictoires ou incohérentes »

Sur le dialogue social, l’intersyndicale pointe des difficultés hiérarchiques dans une collectivité qui compte plus de 3.000 agents. « Il est impératif de rétablir et de renforcer le respect des règles et des procédures fonctionnelles ainsi que de la chaîne hiérarchique. Trop souvent, les agents se retrouvent confrontés à des ordres qui émanent de sources non identifiées ou de personnes ne faisant pas partie de leur hiérarchie directe, créant confusion et désorganisation. Ces directives sont parfois contradictoires ou incohérentes, ce qui compromet la qualité du travail et la coordination des équipes », souligne-t-elle. Un chapitre est aussi consacré au harcèlement moral, physique, sexuel, ainsi qu’aux intimidations. « Nous demandons la mise en place de procédures internes pour signaler ces comportements, ainsi que des actions concrètes pour protéger les agents et garantir un environnement de travail sain. »

Une révision de l’organigramme est demandée « pour permettre une progression de carrière plus équitable. Chaque agent doit avoir des opportunités d’évolution en fonction de ses compétences et de son expérience, sans favoritisme ni blocage hiérarchique ».

Au niveau de la rémunération, plusieurs revendications sont faites dont le passage à une indexation de 53%, soit la même que La Réunion, ou un paiement plus rapide des heures supplémentaires. « En conclusion, ces revendications visent à améliorer les conditions de travail des agents tout en garantissant un environnement professionnel plus équitable, respectueux et adapté aux besoins de chacun. Nous restons mobilisés pour que ces demandes soient prises en compte et mises en œuvre rapidement, dans l’intérêt des agents et pour assurer un service public de qualité », défendent les syndicats, renvoyant ainsi la balle au Département.

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

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