« Tous ensemble contre les violences », les jeunes ont marché pour dire stop

A l’occasion la journée pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des enfants co-victimes, une manifestation a eu lieu, ce mardi 26 novembre, à Labattoir à l’initiative d’Apprentis d’Auteuil.

« Tous ensemble contre les violences », « Bassi Ivo », scande le cortège dans les rues de Labattoir ce mardi 26 novembre. À la tête de celui-ci, une immense banderole est déployée, on peut y lire « oser en parler », « écoutez, aidez les enfants victimes », « les femmes ont le droit de dire non ». Au lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des enfants co-victimes, près de 80 jeunes ont défilé dans la commune de Petite-Terre pour lutter contre celles-ci « sous toutes ses formes ». Cette marche était à l’initiative du service M’Sayidié de l’association Apprentis d’Auteuil. Elle a réuni des enfants qui y sont accompagnés ainsi que certains de l’association Petit-t’espoir et des mamans. La Protection maternelle et infantile de Mayotte y a aussi participé mais également Souboutou Ouhédzé Jilaho. Le cortège a quitté les locaux d’Apprentis d’Auteuil pour rejoindre l’hôtel de ville de Labattoir. « Nous organisons une marche pour sensibiliser la population et les passants à ces sujets », raconte Rasna Ibrahim, référente santé à Apprentis d’Auteuil qui a organisé la journée. Le même genre d’événement avait été organisé le mois dernier pour Octobre Rose.

80 % de plaintes classées sans suite

Une fois la manifestation terminée, les jeunes ont délivré un discours poignant parés d’une écharpe violette à motif ylang, il s’agit de la couleur du féminisme. « Elles s’appelaient Nadine, Fatima, elles avaient entre 18 et 90 ans, ces femmes ont toutes un point commun, elles sont mortes entre 2019 et 2024, elles n’ont pas été victimes d’un accident mortel ou de maladie. Non, elles sont décédées sous les coups de leurs maris, copains », commence une adolescente. Des chiffres sur ces violences ont aussi été donnés, « un décès tous les deux ou trois jours en France », « seulement 19 % portent plainte mais 80 % de celles-ci sont classées sans suite. Nous laissons ces femmes dans le besoin, dans la peur et surtout dans un danger constant ».

Les violences sexuelles à l’égard des enfants ont aussi été évoquées. « Votre corps n’est pas de la viande, c’est-à-dire que personne n’a le droit de le toucher, il vous appartient », a expliqué aux enfants Nouria N’Gazi, présidente de l’association franco-comorienne Mvukisho Ye Masiwa.

La matinée s’est terminée en fête, le chanteur Tyam est monté sur scène et a fait danser la foule, suivi de médiateurs de Petite-Terre qui ont entonné un rap engagé pour les femmes, où est décrit l’importance de les chérir car ce sont nos sœurs, nos femmes, nos mères.

Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.

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