Tendre vers un développement de l’entrepreneuriat social

Dans le but d’officialiser un travail collectif entre la Chambre régionale économie sociale et solidaire (Cress) de Mayotte et l’Union départementale des centres communaux d’action sociale (UDCCAS), les deux structures ont signé une convention de partenariat, ce jeudi, dans les locaux de la deuxième à Dembéni. Après plusieurs années où des dispositifs déjà existants étaient mis à disposition des CCAS, cette signature permet d’uniformiser les accompagnements.

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Saïd Salim (président de l’UDCCAS), Kadafi Attoumani (président de la Cress) et Kamal Youssouf (directeur de la Cress) ont présenté la signature de convention liant les deux structures.

Avec comme objectif de faciliter l’insertion professionnelle des publics éloignés de l’emploi et la création d’entreprises sociales sur le département, cette convention est « un cadre de travail qui va nous permettre de développer nos actions », explique le président de l’UDCCAS, Saïd Salim, au moment de la signature de la convention avec la Cress. Mayotte est un territoire où de nombreux défis sont à relever. Sur l’île, la question de l’insertion sur le marché du travail reste centrale, pour permettre « aux plus fragilisés de conserver sa dignité par l’emploi », note Kadafi Attoumani, président de la Cress de Mayotte. Dans ce contexte, les centres communaux d’action sociale jouent alors un rôle d’importance permettant un développement de l’entrepreneuriat social et sont des structures « incontournable dans le développement social, économique et d’insertion professionnelle de notre jeunesse », explique de son côté, Kamal Youssouf, directeur de la Chambre.

Trois dispositifs

Ce partenariat s’articule autour de trois points. Le premier d’entre eux porte sur l’accompagnement des porteurs de projets, que ce soit sur la création d’activité ou du développement de structures, « pour que l’on puisse voir aboutir les projets », note Kadafi Attoumani. Le deuxième est axé autour de l’achat socialement responsable – qui se traduit par l’achats de services auprès d’une entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS) qui poursuit une utilité sociale. « Il y a aujourd’hui, beaucoup de marchés publics lancés, l’objectif est de faire en sorte qu’une partie de ces marchés soit réservée aux personnes les plus éloignées de l’emploi », complète-t-il. Enfin, le troisième point sur lequel porte la convention est l’accompagnement financier des porteurs de projets. Sans volonté de se substituer aux autres structures, un financement, au travers d’un microcrédit de maximum 8.000 euros, pourra être attribué à des porteurs de projets identifiés par les CCAS.

Une montée en compétences

Au travers de cette convention, les outils de travail développés, vont permettre aux CCAS de « monter en compétences et de répondre de mieux en mieux aux besoins de la population », rappelle le président de l’Union. Dix-sept centres communaux d’action sociale sont installés à Mayotte. « Il est important que l’on puisse capter l’ensemble des CCAS du territoire et mobiliser la totalité de nos outils au profit des publics cibles », affirme le directeur. Le public ciblé par ces dispositifs est multiple. Dans un premier temps, la Cress travaillait avec les CCAS pour les accompagner à se développer et à répondre à des appels à projets.

« Mais on peut aller au-delà », lance Kamal Youssouf. En effet, les centres communaux travaillent en lien avec des associations dans chacune de leur localité d’installation, l’une des cibles devient les associations de micro-quartiers, « qui n’ont pas l’ensemble des outils ou alors, qui ne sont pas professionnalisées », ajoute-t-il. L’idée est donc, d’aller vers de nouveaux porteurs de projets qui ont un besoin de développement ou de déploiement. Autre cible, les publics précaires suivis par les CCAS, par exemple, des jeunes souhaitant créer une activité. « On peut, à travers nos outils d’accompagnement, que ce soit technique ou financier, appuyer cette démarche de développement », confie le directeur. Au-delà ce ces différents dispositifs, « ce qui est important c’est que l’on pourra capter et identifier les besoins pour mieux adapter nos outils », conclut ce dernier.

La convention signée entre les deux partenaires marque le travail collectif et s’inscrit donc dans la continuité du travail déjà engagé entre la Cress de Mayotte et l’UDCCAS depuis 2019.

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