Street-art : Ulyssano couronne de fleurs une résidence de Cavani

Spécialisé depuis quelques temps dans les fresques décoratives, le graffeur Ulyssano a achevé une composition florale pour une résidence de la Société Immobilière de Mayotte (Sim), à Mamoudzou, la semaine dernière. Un travail étalé sur douze jours qui a permis d’égayer un peu la vie du quartier.

La résidence de Tamarins les Bas s’est fait une nouvelle couleur. Ou plutôt plusieurs. Cet immeuble de la Société Immobilière de Mayotte (Sim) situé dans le quartier de Cavani, à Mamoudzou, a fait peau neuve grâce aux coups de pinceau d’Ulyssano, street artiste présent à Mayotte depuis trois ans.

Initialement expert en graffiti, ce professeur d’éducation physique et sportive (EPS) se spécialise depuis quelques temps dans les grandes fresques murales, à l’image de celles qu’il a déjà pu réaliser pour les restaurants Citron vert du centre-ville de Mamoudzou et d’Hamaha, pour le Perchoir à Cavani, ou encore pour la maison des lycéens à Kahani (Ouangani).

« Avec l’artiste Papajan, on voulait démarcher des entreprises un peu plus grosses, donc on a pris rendez-vous avec la Sim et proposé nos projets respectifs », indique Ulyssano, qui a déjà travaillé à plusieurs reprises avec le fameux graffeur aux makis. L’entreprise immobilière retient le projet d’Ulysse Clin, de son vrai nom. « J’hésitais entre reprendre les motifs des salouva ou bien des motifs floraux. La Sim a tranché pour la deuxième option », détaille le street artiste.

« Dans la rue, on a toutes les réactions en direct »

Depuis le 12 février, ce sont donc des fleurs tropicales, dont certaines de quatre mètres de haut, qui ornent la façade de 150 m2 de la résidence de Tamarins les Bas. Il aura fallu douze demi-journées à Ulyssano et son ami Jérôme Keucra, venu en renfort de l’Hexagone, pour achever cette fresque.

Une arborescence multicolore sur fond bleu qui n’a pas manqué de piquer la curiosité des riverains. « Quand on travaille dans la rue, on a toutes les réactions en direct : les gens qui ralentissent, qui nous disent si c’est bien ou pas », raconte le professeur. Pour ce projet, les retours ont semblé plutôt unanimes à l’artiste, régulièrement interpelé par les klaxons des voitures au fil de son ouvrage. « On nous a plutôt remercié d’alléger un peu la période en proposant de l’art coloré représentant Mayotte », avance celui qui a commencé ce travail le 1er février, peu après le début des barrages.

« Ce petit lien avec les habitants »

Mais le graffeur retient surtout la relation qui s’est créée avec les habitants de la résidence. « On les a croisés tous les jours. Certains nous apportaient des biscuits, venaient discuter. Certains enfants sont venus peindre avec nous tous les jours. C’est la première fois que je faisais une peinture sur autant de journées pour une résidence et c’était très agréable d’avoir ce petit lien avec les habitants », décrit Ulyssano.

Le travail désormais terminé, il repart quelques mois en métropole. À son retour, en août prochain, de nouvelles toiles devraient attendre le jeune artiste : peut-être bien la façade d’une autre résidence, à Koungou cette fois, ou encore les murs d’une école maternelle à Mamoudzou, dont le directeur a remarqué le travail d’Ulyssano en s’arrêtant devant la résidence de Tamarins les Bas.

Compte Instagram d’Ulyssano :  @ulyssano_rmf

 

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