Le centre hospitalier de Mayotte a pu bénéficier d’une bouffée d’oxygène ce jeudi matin. Les élèves en classe de première Accueil au lycée des Lumières ont apporté le petit-déjeuner aux personnels soignants en guise de remerciement pour leur dévouement durant la crise sani-taire.
Vêtues d’un salouva identique, les 22 élèves en classe de première Accueil au lycée des Lumières font leur entrée au CHM au rythme des chants traditionnels. Dans leurs bras, des cartons de nour-riture : jus, compotes, gâteaux etc. Tous les ingrédients nécessaires pour composer un bon petit-déjeuner. Une action qui sonne comme une évidence pour cette classe de première, à l’origine du projet. “Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour vous montrer à quel point nous sommes recon-naissants pour tout ce que vous avez fait durant la crise sanitaire. Vous avez soigné des vies au prix des vôtres et nous ne pouvons que vous remercier pour ça”, explique Bezouky Innarah, l’une des élèves, aux principaux concernés.
Après quelques mots du recteur, Gilles Halbout, venu les féliciter de vive voix, et du directeur des affaires médicales du CHM, Guy Allouard, la distribution des 162 collations aux personnels soi-gnants peut débuter. “Nous pensions que nous n’aurions pas droit d’aller partout, mais c’est une bonne chose si elles peuvent remettre elles-mêmes les caisses”, se réjouit Véronique Thiebaut, l’enseignante référante qui coordonne l’évènement. Pas moins de dix services, de la maternité au laboratoire en passant par la pédiatrie, reçoivent cette visite inattendue. Le corps enseignant, qui accompagne les lycéennes, se met volontairement en retrait afin de les laisser mener la danse. Et le constat est sans équivoque : elles se débrouillent comme des professionnelles.
“Le lycée n’apprend pas qu’à lire et à écrire”
Pensé et suggéré par les élèves, ce projet a pour unique but d’apporter une attention à ceux qui se sont retrouvés en première ligne durant de longs mois. “Cette action entre complètement dans leur cursus. Les valeurs que nous faisons passer au lycée sont le respect et la solidarité au sein des classes mais aussi à l’extérieur”, détaille Véronique Thiebaut. Et la leçon semble être assimilée. “Le lycée n’apprend pas qu’à lire et à écrire, notre lycée nous a inculqué des valeurs comme la solidarité et la fraternité et c’est ce qu’e nous partageons aujourd’hui avec vous”, précise, non sans un brin d’émotion, Bezouky Innarah.
Et c’est avec joie que l’hôpital accepte ce partage. En raison d’une deuxième vague particulière-ment rude, les soignants se sentent exténués et commencent à peine à retrouver un rythme plus ou moins normal. “Accueillir ces élèves permet de baisser la pression. Le quotidien de l’hôpital est assez lourd, stressant, et cela permet de voir autre chose. Leur présence prouve que la crise est en train de passer, maintenant nous allons pouvoir souffler. Ils sont le rayon de soleil dont nous avions besoin”, sourit Guy Allouard, le directeur des affaires médicales au CHM.
Impliquées dans l’organisation de cet évènement du début à la fin, les jeunes filles se montrent “très responsables et autonomes”, souligne leur professeure. En plus des petits-déjeuners, des mots de remerciements complètent chacune des caisses. Rien n’a été laissé au hasard. “Nous nous sommes données à fond. Pour nous, c’est un honneur de les servir. Je suis sûre que notre geste les a touchés”, assure Fayka, une autre étudiante. Si les sourires affichés sur les visages des soignants est un indice, alors on peut assurer sans prendre de risque qu’ils ont été marqués par cet élan de générosité.