Pour la deuxième année consécutive, Oirdi Anli lance une tirelire numérique pour aider des familles mahoraises dans le besoin à l’occasion du mois sacré pour les musulmans. La somme déjà récoltée en moins d’une semaine permet d’envisager un doublement des bénéficiaires et un élargissement des zones soutenues. Entretien avec l’initiateur de ce projet solidaire.
Flash Infos : Vous venez de lancer une nouvelle cagnotte pour venir en aide aux familles démunies. Comment est né le projet ? Et quel bilan tirez-vous de la première édition qui s’est déroulée à la même période l’an dernier ?
Oirdi Anli : Nous avons monté le projet avec un ami de Cavani. Tout est parti d’une rencontre fortuite vers 22h avec un jeune garçon en mars 2021 qui se plaignait d’avoir faim… Nous avons donc décidé de lui donner à manger. Très rapidement, nous nous sommes rendus compte qu’il n’était pas le seul dans cette situation. D’où l’idée de lancer une cagnotte en ligne pour récupérer des fonds et réaliser une distribution de produits de première nécessité à une vingtaine de familles défavorisées sur la commune de Mamoudzou. Avec les 1.086 euros récoltés, nous avons rédigé une liste des denrées alimentaires (riz, pâtes, sucre, lait, œufs, poulet, sardine, huile, savon, tomates, etc.) régulièrement consommées durant le mois sacré.
Pour cette deuxième édition, nous avons mis pas mal de temps à nous décider car un pote est parti en métropole pour poursuivre ses études et un autre est à fond dans son business… Nous nous sommes décidés le week-end dernier, un peu à la dernière minute. Mais nous ne pouvions pas rééditer l’expérience après la réussite et l’engouement suscité l’an dernier. Le Ramadan est l’occasion d’aider les plus démunis ! Nous nous devions d’apporter une nouvelle fois notre pierre à l’édifice, tout simplement.
FI : Comment vous organisez-vous pour sensibiliser un maximum de donateurs ? Par la suite, avez-vous noué un partenariat avec un magasin pour faciliter votre démarche ? Comment ciblez-vous les bénéficiaires ? Et comment procédez-vous pour la distribution ?
O.A. : Tout se passe sur les réseaux sociaux ! Mes potes et moi sommes pas mal suivis sur Internet, surtout sur Snapchat, Instagram et Facebook. Tous les jours, nous republions le lien vers la cagnotte pour faire une piqûre de rappel. Cela permet aussi à ceux qui n’ont pas les moyens de lâcher un billet d’au moins le partager. Tous les jours, nous recevons un grand nombre de notifications pour donner des détails sur notre action.
Pour le public cible, nous demandons à nos donateurs s’ils connaissent des gens en difficultés qui sont dans une situation de précarité. Nous faisons en sorte d’être le plus transparent possible. En moins d’une semaine, nous avons déjà presque atteint 1.000 euros. Si nous arrivons à doubler le budget, ce serait génial, car de nombreux habitants sont dans le besoin. Nous réfléchissons actuellement à élargir la distribution à d’autres communes, pour la simple et bonne raison que les participants ne sont pas tous issus de Mamoudzou.
La plus grande difficulté se trouve auprès du magasin en question car lorsqu’il s’agit d’une somme relativement importante, il faut donner un certain nombre de justificatifs. Nous avons dû fournir un devis avec le montant de la cagnotte en question avant de pouvoir faire les courses au centre commercial.
FI : Envisagez-vous de pérenniser cette action en dehors de la période du Ramadan ?
O.A. : Pour l’instant, nous visons uniquement le mois de Ramadan. Mais l’idée de monter une association germe dans nos têtes. Malheureusement, cela reste complexe de gérer toutes les démarches administratives. Nous faisons cela en mode « bénévole », nous ne demandons rien en échange. Après, nous ne nous fermons aucune porte. Si des personnes sont motivées pour rejoindre notre initiative et monter des partenariats, nous les accueillons les bras ouverts.