Alors que la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), vient de louer seize vélos pour les déplacements professionnels de ses agents, plusieurs d’entre eux se sont montrés motivés mais sans aucune expérience de ce moyen de transport. Pour y remédier, l’intercommunalité a organisé ce jeudi une première formation dans l’espoir de généraliser cette pratique.
“Il faut baisser la selle là, c’est trop haut pour moi.” Comme Nadjat, ils sont une dizaine d’agents de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) ce jeudi matin à essayer le cyclisme pour la première fois. Grâce à une subvention de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’intercommunalité a pu louer seize vélos à assistance électrique à l’entreprise Mob’helios pour 15.000 euros afin de les mettre à disposition de ses employés pour les trajets professionnels et domicile-travail. Une façon d’encourager une mobilité douce plus respectueuse de l’environnement. “Seulement, certains agents, notamment des femmes, ne savent pas en faire et ont demandé à être formés”, explique Léo Jusiak, chargé de mobilités actives pour la Cadema.
Ni une, ni deux, ce dernier a décidé d’organiser une première formation ce jeudi, avec la participation d’éducateurs sportifs de la Ville de Mamoudzou, pour démocratiser la pratique du vélo et la connaissance de la signalétique. “Mettez bien votre casque”, intime Mouhtar Madi Ali, un des formateurs, à Nadjat qui pose ses pieds sur des pédales pour la première fois à côté du marché couvert de Mamoudzou. “Si j’arrive à en faire, peut-être que je prendrai un vélo”, envisage-t-elle avant de tenir le guidon. C’est aussi une initiation pour Hilda, en stage à la Cadema. “J’avais peur au début, mais plus du tout maintenant. Je vais en refaire, c’est sûr”, avance-t-elle après avoir réussi à pédaler seule au bout de quelques minutes sur le parcours de plots installé par les éducateurs.
Des formations qui vont se multiplier
Pour Badrou Radjab, élu chargé de la mobilité à la Cadema venu admirer les progrès des apprentis, voir ces derniers faire leurs déplacements à vélo servirait à montrer l’exemple. “C’est important de commencer par nos agents, car ces formations vont aussi être initiées dans les écoles”, explique celui qui annonce que des conventions sont en cours de travaux avec les communes de Mamoudzou et de Dembéni pour former les élèves au cyclisme. “C’est important aussi avec l’arrivée du Caribus et le circuit de vélo qui va aller de Tsoundzou au quartier des Hauts-Vallons.”
Léo Jusiak, qui fait lui-même le trajet depuis Sada chaque matin en 50 minutes grâce à un vélo à assistance électrique, espère que le fait de former les agents de la Cadema et de mettre à disposition des vélos va inspirer les autres institutions et grosses entreprises de l’île. “Avec les embouteillages, ces vélos, qui peuvent aller jusqu’à 25km/h, permettent de gagner du temps. Pour d’autres, c’est un moyen d’être enfin véhiculés”, argumente celui qui estime un trajet Passamaïnty – Centre de Mamoudzou à dix minutes en vélo contre parfois une heure de voiture.
Si pour l’heure, tous les vélos loués par la Cadema sont déjà réservés, le but est de pouvoir étendre le parc. Dans six mois, à la fin de l’expérimentation, la location devrait être reconduite, à moins que l’intercommunalité ne décide de les acheter. Quoi qu’il en soit, d’ici un an, cette flotte pourra rouler sur les pistes cyclables qui devraient alors être terminées.
Une matinée sur l’écomobilité avec Mlezi Maore
Ce vendredi 20 septembre, l’association Mlezi Maore organise une matinée autour de l’écomobilité et de la sécurité routière, dans le cadre de la semaine européenne de la mobilité. En partenariat avec la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou, cet événement se tiendra de 8h à 12h à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Tsoundzou 2, à Mamoudzou. Plusieurs rencontres et échanges sont prévus avec les différents acteurs de l’écomobilité. Il y aura également plusieurs animations, notamment des jeux et des circuits à vélo.
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.