Un séminaire sur la politique de la ville pour épauler la jeunesse de demain

Ce mardi 18 mai débutait les trois jours de séminaire portant sur la thématique de “la politique de la ville” au pôle culturel Moussa Tchangalana de Chirongui. Pour cette première journée, les élus étaient invités par le groupement d’intérêt public (GIP) Maore Ouvoimoja de 9h à 15h30 afin d’échanger sur les enjeux inhérents à leurs communes.

Tout d’abord une définition de la “politique de la ville” s’impose. Le GIP Maore Ouvoija la définit comme une politique « qui a pour but de réduire les écarts de développement au sein des villes ». Mais encore ? « Elle vise à restaurer l’égalité républicaine dans les quartiers les plus pauvres et à améliorer les conditions de vie des habitants. » À Mayotte il existe 36 quartiers prioritaires où vivent près de 180.000 personnes.

Afin de les identifier comme tels, plusieurs critères ont été retenus. Parmi eux, le type de bâti, l’accès à l’eau et à l’électricité mais aussi la formation et l’insertion professionnelle des habitants. Selon les résultats du recensement de la population mahoraise en 2017, 70% des habitants de l’île aux parfums vivraient dans l’un de ces 36 quartiers défavorisés. Un chiffre trois fois supérieur aux autres départements d’Outre-mer et huit fois supérieur à la métropole, où cette tranche de la population ne représente que 8% de la population globale.

 

Les contrats de ville

 

En 2015, l’ensemble des municipalités françaises où se trouvent des quartiers prioritaires ont signé un contrat relatif à la politique de la ville. Celui-ci prend fin le 31 décembre 2022. Il est alors urgent pour les municipalités d’établir un bilan et définir les actions majeures à mener d’ici la fin de l’année pour penser ensuite à un éventuel renouvellement. “L’objectif de notre consultation aujourd’hui est de mettre en place un temps d’échange entre les différents acteurs et ainsi construire une vision partagée de la politique de la ville”, dévoile Linda Rabahi, la directrice du GIP Maore Ouvoimoja.

Avant de rappeler quelques chiffres clés relatifs au contrat de politique de la ville “En 2020, à Mayotte, c’est un peu plus de 5.6 millions d’euros qui ont été octroyés au titre de la politique de la ville. Ils ont permis de financer 399 actions. Et 139 structures ont bénéficié de subventions.” Des sommes non négligeables qui ont offert aux différents acteurs du 101ème département français la possibilité de mener à bien des projets au profit des habitants.

 

Le temps des échanges

 

À la question : “Quels sont selon vous les enjeux fondamentaux de la politique de la ville à Mayotte ?” Le terme le plus souvent employé par les élus est le mot “jeunesse”. Des mineurs très régulièrement au centre de tous les débats. “Notre territoire est marqué par cette jeunesse. Nous devons lui donner une chance de garantir l’avenir de Mayotte. Lui offrir une possibilité d’insertion dans la société. Les jeunes sont aujourd’hui trop souvent marginalisés”, témoigne l’adjointe au maire de Mamoudzou en charge de l’action sociale.

Dans toutes les bouches, l’éducation, le logement et l’insertion doivent être les priorités absolues en termes de politique de la ville. La directrice générale adjointe à la vie publique et à l’action citoyenne de la ville chef-lieu évoque, quant à elle, les problèmes d’insécurité sur l’île, qui demeurent intimement liés à cette jeunesse à la dérive. “Il faut réaliser une prévention de la délinquance par l’emploi et l’éducation. Les jeunes représentent plus de 50% de la population. Nous ne disposons pas des moyens essentiels pour leur donner accès à l’enseignement. Le but, c’est l’emploi pour s’insérer, le but c’est la dignité, une place dans la société.” Entendu ?!

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