Secourisme : les pompiers spécialisés dans les interventions en milieu périlleux en exercice à la SMTPC

Depuis 2016, le groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP) des sapeurs-pompiers porte secours dans des environnements particulièrement dangereux. À l’instar de vendredi dernier, dans une grue perchée à 22 mètres au sein de la société mahoraise de travaux publics et de construction (SMTPC) à l’occasion d’un exercice de sécurité. Focus sur cette unité spéciale.

Vendredi. 8h30. L’indication blanchâtre sur fond rouge « groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux » se fond dans le décor du parc « matériel bâtiment » la SMTPC (société mahoraise de travaux publics et de construction). À l’arrière du véhicule tout terrain, où des cordes soigneusement pliées s’entassent, une petite dizaine de sapeurs-pompiers peaufine une dernière fois son matériel. Seuls les cliquetis des mousquetons empilés sur un rail brisent tant bien que mal le silence de cathédrale ambiant.

Depuis l’autre bout, le responsable du site Kamal Combo invite d’un geste l’unité spéciale du service départemental d’incendie et de secours (Sdis) à le rejoindre pour un débriefing express. L’ordre du jour : un exercice de sécurité sur une grue à tour. Perché à 22 mètres de hauteur, l’ouvrier polyvalent Abdou Assane M’Gazidja simule un malaise.

Entre 45 minutes et 1h30 de préparation

Ni une ni deux, toute la bande se met en branle-bas de combat ! Les sergents Abdou Moussa et Harithi ainsi que le caporal Dhoul s’empressent d’escalader les escaliers pour prêter main-forte pendant que les sergents Idalhabib, Soulaiman et Oumar installent le dispositif au sol. « La durée de préparation dépend du niveau de difficulté », confie le conseiller technique au GRIMP depuis 2016, reconnaissable à son casque blanc. « Au minimum, il faut compter 45 minutes, mais cela peut monter jusqu’à 1h30. »

Une mise en pratique indispensable sachant que leur dernière mission officielle remonte au 1er août à Mliha plage, sur la commune de M’Tsangamouji, pour une assistance kwassa. « Mais nous n’avions pas pu manœuvrer à cause de l’accessibilité ce jour-là ! Nous avions dû appeler l’hélicoptère de la gendarmerie. » Une opération délicate, aux antipodes de celles plus banales réalisées plus régulièrement au mont Choungui pour venir en aide à des randonneurs blessés ou plus spécialement en Petite-Terre pour sortir des zébus tombés dans un puit…

Donnant-donnant pour les deux parties

Pour cette fin de semaine donc, à l’instar du 6 septembre au dépôt de Total situé à Longoni, les sapeurs-pompiers s’attellent à répéter leurs gammes. Ce qui n’est pas pour déplaire à Nicolas Lefevre, le responsable QSE (qualité sécurité environnement) régional de la SMTPC, qui y voit un intérêt tout aussi important pour ses collègues. « L’idée est de faire ce type d’évacuation une fois par an et d’être en lien avec les services de secours. Nous souhaitons développer ces exercices dans d’autres configurations, avec des accès difficiles ou des espaces confinés tels qu’un blocage au fond d’un regard. »

Pas le temps de déblatérer davantage que les soldats du feu s’apprêtent à passer à l’action. « C’est bon pour la tension de corde », crie Idalhabib. Après une dernière vérification, le treuil thermique se met en route. En l’espace d’une poignée de secondes, la barquette civière se retrouve dans le vide, en compagnie de Dhoul. Au sol, Assani Bourahima, le chef d’équipe plancher, reste bouche bée : « Il est bloqué de partout ! » Hilare au moment de poser ses pieds sur la terre ferme, le grutier se montre quant à lui beaucoup plus détendu qu’une heure auparavant, impatient de découvrir les photos de ses exploits. « C’est bon, il a bien atterri ? », lui demande Harithi, à peine redescendu en rappel. Prêt à affronter une mise en situation réelle cette fois-ci.

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