Sapeurs-pompiers : Prise de commandement du colonel Olivier Neis ; des discours, des hommages et des gestes barrières

Ce mardi matin se déroulait sur le parvis de la place de République à Mamoudzou la cérémonie de prise de commandement du service départemental d’incendie et de secours par le colonel hors classe Olivier Neis. L’occasion pour lui de s’exprimer pour la première fois publiquement, entouré d’une centaine de sapeurs-pompiers, et de prendre part à une série d’hommages. Un retour en grâce pour celui qui a déjà exercé sur le territoire pendant huit ans.

Parvis de la place de la République. 9h. « Officiers, sous-officiers, gradés et sapeurs du corps départemental des sapeurs-pompiers de Mayotte, vous reconnaîtrez désormais comme chef le colonel hors classe Olivier Neis, ici présent, et vous lui obéirez en tout ce qu’il vous commandera pour le bien du service, dans l’observation des lois, l’exécution des règlements et le succès des missions qui vous sont confiées. » Un mois après sa prise de fonction, le nouveau directeur du SDIS a officiellement été intronisé ce mardi 6 mars au cours d’une cérémonie pour le moins tambourinante. Devant un parterre de personnalités, cette première manifestation en milieu public depuis plus d’un an a démontré l’importance de cette passation de pouvoir. Synonyme de renouveau après les déboires vécus durant de longs mois avec le colonel Fabrice Terrien, dont le nom n’aura pas été cité une seule fois.

Au cours d’un protocole respecté à la lettre, Olivier Neis a mené d’une main de maître une série de remises de médailles pour ancienneté, de lettres de félicitations et de décorations pour service rendu. Mais c’est vraisemblablement son discours qui a marqué ce rassemblement de son empreinte. À l’instar des mots « honneur » et « fierté » employés dès le début de son allocution. « Appliquons avec bravoure la devise qui coule dans nos veines : sauver au péril ! Pour ce faire, devant ce drapeau qui est porteur de valeurs républicaines nationales, par la liberté, l’égalité et la fraternité, mais aussi départementales, au travers de cette belle devise qui est Ra Hachiri, nous devons vous assurer de notre plein engagement au service de l’ordre, dans le respect des droits et des devoirs qui sont les nôtres », a-t-il martelé face à une centaine de ses collaborateurs, continuellement attentifs au maintien de la distanciation physique. « Je me porte garant de notre capacité à porter une réponse en tout temps, tout lieu. Soyez convaincus de notre capacité technique et matérielle, de notre volonté de servir, de notre fierté du travail accompli. »

« Votre responsabilité est grande »

Est ensuite venu le tour du préfet, Jean-François Colombet, de prendre la parole pour accueillir en bonne et due forme celui qui avait déjà exercé le poste de directeur adjoint à Mayotte de 2008 à 2016. « Vous avez fait le choix de revenir dans ce territoire. Votre grande connaissance est une chance pour le SDIS », s’est réjoui le délégué du gouvernement. Avant de lui évoquer les attentes placées en lui : « Mon colonel, votre responsabilité est grande. Celle de conduire ces hommes et ces femmes valeureux, courageux, formés, déterminés, sur le chemin toujours plus exigeant de la plus grande efficacité. »

Mais il a surtout profité de l’occasion pour adresser sa « gratitude » et sa « reconnaissance » aux soldats du feu. « En effectuant des tests de dépistage, en épaulant le CHM dans l’organisation des evasan, ou en participant en lien avec l’ARS à la campagne de vaccination, vous vous affirmez comme des acteurs indispensables de la gestion de la crise sanitaire. Vous êtes à votre place ! » Un message réconfortant à l’égard de celles et ceux qui mènent leur « action dans des conditions difficiles, que nul n’ignore ici ». En référence aux agressions et aux caillassages dont ils font régulièrement l’objet dans l’exercice de leur fonction. « Ces faits méprisables sont inacceptables. »

Alors pour définitivement mettre tout le monde dans le même rang et en ordre de marche, Jean-François Colombet a tenu à les féliciter sur un ton emphatique qui n’est pas sans rappeler le “projet” d’un certain Emmanuel Macron. « Sapeurs-pompiers, merci ! Merci de la qualité des services rendus à la population mahoraise. Vous pouvez être fiers de vous, vous qui êtes comme l’a dit le président de la République, l’un des plus beaux visages de la France. Officiers, sous-officiers, gradés, sapeurs-pompiers de Mayotte… relevez la tête ! Soyez fiers… de l’uniforme… que vous portez, vous le méritez ! » De quoi redonner du baume au cœur à l’ensemble d’une profession pas toujours considérée à sa juste valeur.

 

Retour sur la création du service départemental d’incendie et de secours

 

Que de chemin parcouru depuis l’apparition du service incendie en 1988. Tout s’accélère en 2007, lorsque Saïd Omar Oili, alors président du conseil général, décide de transformer le service territorial d’incendie et de secours en un service incendie et secours. Pour cela, il faut « passer par la création d’un corps transitoire, reprendre l’ensemble des formations et demander aux agents de passer des tests et examens » pour constituer « la base du corps départemental du service d’incendie de Mayotte en 2008 », a retracé Olivier Neis. Avant que celui-ci ne devienne officiellement un établissement public administratif à la fin de l’année 2011.

Entre 2008 et 2012, les sapeurs-pompiers voient leurs conditions de travail s’améliorer avec l’ouverture des casernes de Longoni, d’Acoua, de Kahani et de Chirongui. Les présidents successifs de la collectivité, Ahamed Attoumani Douchina et Daniel Zaïdani, oeuvrent pour l’acquisition et la régularisation des actes de propriété des terrains, la mise à disposition de moyens (humains et financiers), les programmes de formation, l’organisation des concours nationaux sur Mayotte et la préfiguration du SDIS, qui devient officiel le 31 juillet 2014. Depuis cette date, l’état-major se situe au centre Kinga et un nouveau bâtiment doit sortir de terre en Petite-Terre d’ici peu. Plus jeune SDIS de France, Mayotte n’a pour autant aucune raison de rougir de ses cousins métropolitains et ultramarins.

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