Retour des dix sapeurs-pompiers mahorais partis prêter main forte en Gironde

Dans le cadre de la solidarité nationale, dix pompiers du service départemental d’incendie et de secours se sont rendus pendant trois semaines en Gironde afin d’aider leurs confrères métropolitains à éteindre les grands incendies qui ont ravagé la région. Ce mardi matin, ils étaient de retour sur l’île aux parfums, accueillis avec les honneurs qui leur étaient dus par le colonel hors classe Olivier Neis, chef de corps du SDIS 976 et son adjoint, le colonel Emmanuel Honor.

« Lors de ces trois semaines de travail en Gironde, vous avez fait la fierté du SDIS 976 et donné leurs lettres de noblesse aux sapeur-pompiers mahorais », se félicite le colonel hors classe Olivier Neis aux dix pompiers mahorais de retour sur l’île aux parfums ce mardi 6 septembre au matin. Flanqué d’une lettre d’un chef de colonne de Charente-Maritime qui vantait le travail de ces dix soldats du feu, saluant « leur motivation, leur force de travail et leur absence de plainte », le colonel les a chaudement félicités lors de leur arrivée à l’aéroport de Pamandzi. « Vous avez donné de la crédibilité au SDIS 976 et prouvé que Mayotte peut être là en renfort en cas de problème sur le territoire national. Chapeau, messieurs ! », poursuit-il pour clore la petite réunion d’accueil qui s’est tenue à l’aéroport.

Un nouvel exercice pour ces pompiers

Ce renfort en Hexagone constituait un exercice nouveau pour ces Mahorais dont la plupart n’avaient jamais travaillé en dehors des frontières de leur île. Débordés par les feux de grandes ampleurs qui se sont allumés cet été dans plusieurs régions, les pompiers métropolitains ont fait appel à la solidarité nationale. Dix pompiers de Mayotte et dix autres de La Réunion se sont portés volontaires pour leur prêter main-forte.

Les conditions pour partir étaient d’avoir suivi la spécialité « feux de forêt » et d’être, bien entendu, entièrement disponible pour mener à bien cette mission. Les feux auxquels les pompiers de Mayotte ont dû faire face se nomment dans le jargon « feux en espace naturel en évolution libre ». Deux phases sont nécessaires à leur extinction totale : une première d’attaque à la lance à eau et une seconde de retournement de la tourbe afin d’éteindre les braises qui s’y logent pour s’assurer que le feu ne puisse reprendre.

C’est principalement à cette deuxième phase que les pompiers mahorais ont participé, un véritable travail de fourmi constituant à retourner la terre centimètre par centimètre jusqu’à un mètre de profondeur pour s’assurer qu’aucune braise ne puisse relancer l’incendie. Un travail qui a considérablement soulagé les pompiers métropolitains, débordés par la grande quantité de feux qui se sont allumés durant cet été. Une tâche remplie avec brio par les pompiers mahorais qui n’avaient pour la grande majorité d’entre eux jamais eu à faire à ce type de feu sur l’île au lagon.

Une véritable aventure professionnelle et humaine

Les dix pompiers de retour sur le territoire se sont tous dit ravis d’avoir pu apporter leur aide à leurs confrères métropolitains et de découvrir d’autres façons de travailler. « C’était une belle expérience pour moi », déclare Halidi, âgé d’une trentaine d’année. « J’ai découvert d’autres types de feux, ceux qu’on ne voit jamais ici à Mayotte et donc de nouvelles techniques d’extinction », ajoute-il en précisant qu’un accueil chaleureux leur a été réservé dans l’Hexagone.

Une seule femme figurait au sein de la mission aux côtés de ses neuf collègues masculins. Salima Toybou, 41 ans, indique avoir trouvé le travail « difficile, mais passionnant ». Nullement incommodée de travailler dans un univers professionnel principalement masculin, elle affirme que le respect a toujours été de mise entre les hommes et les femmes au sein du SDIS 976. « J’ai été ravie de travailler dans ce groupe particulièrement motivé par la mission », confie-t-il. Selon le colonel Olivier Neis, le SDIS 976 comprend déjà 16% de femmes et il espère que cet effectif ne fera qu’augmenter au fil du temps puisque, lorsqu’il s’agit d’éteindre des feux, les femmes s’avèrent tout à fait aussi efficaces et motivées que leurs collègues masculins.

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