Quelle attractivité pour les jeunes diplômés en outre-mer ?

Ce jeudi, la délégation sénatoriale aux entreprises et celle aux outre-mer ont organisé une table ronde conjointe portant sur l’attractivité, pour les jeunes diplômés, des emplois et des opportunités entrepreneuriales dans les outre-mer. En présence d’acteurs économiques ultramarins, ces échanges ont permis d’également aborder un axe dédié aux initiatives locales.

Mené par Serge Babary, président de la délégation sénatoriale aux entreprises, et Stéphane Artano, président de la délégation aux outre-mer, cette séquence d’échanges a rassemblé plusieurs intervenants issus des métiers du commerce, de la vente, de la santé, de la plateforme d’entraide et de l’ingénierie informatique, qui ont ainsi pu relater les actions et innovations mises en place au sein de leurs structures respectives. Pascal Chavignat, directeur des ressources humaines du groupe Bernard Hayot (GBH), Jeanne Loyher, directrice-adjointe de Clinifutur, Mitchelle Malezieu, fondatrice de la plateforme « Retour au peyi », et Feyçoil Mouhoussoune, président fondateur de Mayotte In Tech se sont exprimés chacun à leur tour.

Un manque de candidatures accru

Ces échanges ont permis de « prendre le temps de traiter un thème insuffisamment abordé et pourtant crucial pour l’entrepreneuriat en outre-mer », affirme en ouverture Serge Babary. En effet, les défis de l’emploi local et de l’attractivité pour les jeunes diplômés sont extrêmement importants, avec de nombreux territoires qui y sont confrontés, mais « la situation spécifique de l’outre-mer mérite que l’on s’y attarde pour identifier les obstacles au retour des jeunes diplômés dans leur territoire », complète-t-il. Que ce soit dans le domaine du commerce, de la santé ou de l’ingénierie informatique, le constat est le même, le manque de candidatures est difficile à gérer.

« Il y a une dizaine d’années, c’était assez attractif l’outre-mer. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas », regrette la directrice-adjointe de Clinifutur. Concernant le 101e département, « effectivement, on a un problème d’attractivité sur le territoire », reconnait Feyçoil Mouhoussoune. Une attractivité absente dans les territoires d’outre-mer, mais également un marché de l’emploi, qui selon Mitchelle Malezieu « ne répond pas » aux attentes des jeunes diplômés de retour dans leur territoire.

Faible visibilité des opportunités professionnelles

« Ce qui est intéressant pour les territoires ultramarins, en tout cas pour Mayotte, qui est une petite île, c’est que les besoins sont quantifiables », admet le président de Mayotte In Tech. Pour Pascal Chavignat, l’un des constats qui bloquent le retour des jeunes diplômés en outre-mer est la « faible visibilité des opportunités professionnelles sur les territoires ». Pour lutter face à cela, le groupe GBH a décidé d’innover et de créer un salon de recrutement dédié à l’ultramarin. Lors de son intervention, Jeanne Loyher admet qu’il « faut l’entendre aussi, la nouvelle génération ne veut plus s’enclaver, ne veut plus avoir un projet professionnel fixe ». Clinifutur, parti de ce constat, travaille sur un concept de passeport professionnel national, voir international, afin de pouvoir répondre aux envies de la jeunesse d’aujourd’hui « du vouloir bouger ».

A la fin de la table ronde, Stéphane Artano s’interroge « de manière factuelle », au regard des différentes innovations mises en place sur les territoires ultramarins, « sur l’absence ou la prise en considération par les politiques locaux » de la problématique du retour des jeunes diplômés et de leur employabilité en outre-mer.

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