Le conflit autour des prestation familiales perdure à la maison d’arrêt de Majicavo-Koropa. Après des débrayages devenus quotidiens, une cinquantaine d’agents ont choisi de bloquer l’entrée du site, jeudi matin, suite à un appel de la CGT.
Le feu allumé devant les grilles de la maison d’arrêt n’était pas celui de la joie, jeudi matin. Une partie des agents, excédés que les négociations avec la direction n’avancent pas, ont décidé de bloquer la grille de 6h à 12h. À l’appel de la CGT, une cinquantaine d’agents ont participé à cette action qui s’inscrit dans un mouvement social qui dure depuis plus d’une semaine maintenant. Après un premier débrayage le 19 janvier, au cours duquel les contestataires ont refusé de rejoindre leurs postes de 7h à 8h, les surveillants ont choisi de renouveler cette opération tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. En effet, le paiement de prestations familiales autrefois versées par la Caf a été suspendu.
Un dialogue compliqué avec la direction
Et les négociations pour un retour de ces prestations traînent en longueur, au grand dam des syndicats. « Ils ne veulent rien entendre », regrette Ibroihima Condro Mohamadi, délégué CGT à la prison. Au cours des rencontres avec le directeur Didier Hoarau, ce dernier a pourtant expliqué avoir remonté les informations à la Mission des services pénitentiaires Outre-mer, le service qui chapeaute toutes les maisons d’arrêt des départements ultramarins. Mais les retours ne satisfont pas les organisations syndicales. « On a l’impression qu’on n’écoute pas nos propositions », poursuit le délégué CGT. Ce jeudi, le directeur adjoint est quand même venu à la rencontre des manifestants. « Il a pris note de nos doléances. Il nous a dit qu’elles seront transmises à la préfecture de Mayotte et à la Mission Outre-mer », raconte le syndicaliste.
Le contexte est d’autant plus tendu à la prison en ce moment, suite à deux agressions. Il y a deux semaines, une enquête a été ouverte contre un surveillant qui aurait répliqué à un coup donné par un détenu. Si aucune suite n’a été donnée pour l’instant, les syndicats ont promis d’être vigilant quant au sort de leur collègue. La deuxième agression est plus récente, puisqu’elle a eu lieu mardi midi. Un agent aurait été attaqué par un détenu.
Alors que nous aurions aimé interroger la direction de la maison d’arrêt sur le conflit social, la Mission Outre-mer, dont dépend le site de Majicavo, n’a pas donné suite à nos demandes.