L’agence régionale de santé de Mayotte a annoncé ce mardi 15 juin la signature du plan régional santé environnement de Mayotte 2020-2024 (PRSE). Celui-ci se définit avant tout comme une déclinaison locale du plan national santé environnement (PNSE). Son objectif sera d’améliorer l’environnement de l’île au service de la santé des Mahorais.
Au programme de ce grand plan régional santé environnement ? Trois axes prioritaires ont été définis par l’agence régionale de santé, la préfecture et le Département de Mayotte. En outre, quarante actions liant environnement et santé devraient voir le jour. “Notre santé est conditionnée par l’environnement dans lequel nous évoluons jour après jour et avec lequel nous interagissons. Ainsi, l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons et les aliments que nous consommons sont un tout que nous devons préserver », affirme l’ARS dans son communiqué.
Dix-huit mois de travaux, d’échanges et de concertation ont été nécessaires pour aboutir à l’écriture de ce premier PRSE, avec le concours des acteurs de santé du territoire, des associations d’usagers et des pouvoirs publics. Les groupes de travail ont réuni plus de 90 personnes, représentant 45 structures différentes, et ont permis d’élaborer des propositions d’actions opérationnelles et d’identifier des structures pilotes et partenaires pour les mener à bien.
L’éducation en premier lieu
Premier cheval de bataille du PRSE : “le développement d’une culture commune en santé-environnement.” Dans cet axe les actions seront menées par différents acteurs de l’île comme l’ARS bien entendu, mais aussi la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS), Mayotte Nature Environnement (MNE) ou encore le centre universitaire de formation et de recherche (CUFR). Au menu : sensibilisation des collectivités sur leur rôle en matière de santé environnementale, éducation des jeunes publics à cette thématique, mise en œuvre de programmes dans les milieux de travail ou encore animation et structuration d’un réseau d’acteurs.
L’installation en second lieu
Le second volet du PRSE traitera quant à lui de “l’amélioration de l’accès et de la qualité sanitaire de l’eau de consommation humaine et alimentaire”. Pour cela, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) sera en charge de la création et du développement de plateformes d’hygiène multi-services et de leur intégration dans l’espace public. Tandis que le syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte (SMEAM) mènera une étude d’alimentation en gestion de crise et de résilience des installations d’eau potable à Mayotte. De plus, la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) et l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM) expérimenteront l’utilisation de l’eau de pluie et favoriseront les solutions alternatives d’économies d’eau pour des usages non destinés à la consommation humaine.
L’action en troisième lieu
Troisième et dernier axe avec “la diminution des risques dans les milieux de vie”. Pour ce dernier pan du PRSE, vingt actions sont prévues. Parmi elles, la mise en œuvre d’un plan d’action sur les principales pathologies émergentes liées aux accidents de la vie courante, l’élargissement des conditions d’accès aux aides favorisant l’amélioration des conditions de vie et de l’habitat mais aussi l’optimisation de la gestion de collecte des déchets sur le territoire.
Le PRSE n’a pas perdu de temps pour agir à Mayotte. En effet, certaines actions sont déjà en cours sur le territoire tandis que d’autres ne tarderont à venir. L’objectif premier de ce plan demeure son adaptation aux problématiques du territoire, “Le PRSE a pour vocation de mettre en réseau les acteurs et d’impulser des actions adaptées aux territoires et aux publics concernés. Il est donc par nature évolutif et adaptable.” Tous les partenaires ont jusqu’en 2024 pour apporter des réponses concluantes.