Un groupe de bénévoles s’est rendu avec “Give a smile” dans les hauteurs de Passamaïnty ce dimanche. Objectif, donner quelques vêtements. Et distribuer des sourires.
Niels farfouille dans les sacs Baobab, avant d’extirper un tout petit body blanc et rose. “C’est fille ça !” À côté de l’âge, “3 mois”, une étiquette indique le nom de son ancienne propriétaire. “Oh, ça, c’était à ma petite cousine !”, répond Ali de l’autre côté des paquets. Ce dimanche, un petit groupe d’une dizaine de bénévoles a grimpé les hauteurs de Passamaïnty pour donner des vêtements aux familles les plus démunies. Une action qui a mis du baume au cœur, et pas seulement aux volontaires du dimanche, nostalgiques. À l’origine de cette opération, le collectif “Give a smile”, un groupe non subventionné lancé par Djounaïdi Ali Mouigni, un Mahorais qui travaille dans le social et ancien jeune ambassadeur aux droits de l’enfant (JADE), toujours très impliqué dans cette mission. Sur sa page Facebook, une phrase résume l’ambition de sa petite asso : “un simple geste peut être à l’origine d’un grand sourire”.
Et des sourires, il y en a eus ce dimanche alors que les participants ont dévoilé aux heureux bénéficiaires le contenu de leurs paquets. “C’est des cadeaux ?”, lance un petit garçon avant de s’enfuir dans le dédale terreux du quartier informel. Peut-être pas par milliers, mais au moins une bonne dizaine de sacs rouges, en effet, remplis de bodys pour bébés, robes, pantalons et masques en tissu. Et même des soins pour la peau, apportés par Lidie, jeune entrepreneure qui a lancé sa marque de cosmétiques naturels L.O.A Cosmétique. “On pense rarement à donner aux femmes de quoi prendre soin d’elles”, explique la bénévole.
Tout le monde peut contribuer
Pour mener à bien cette action, l’équipe s’est déjà rendue sur place quelques semaines auparavant afin de recenser les besoins des familles. “On cible un quartier, on va repérer, on toque à toutes les portes et si les gens ont besoin, on récupère leurs noms, le nombre d’enfants, leurs âges et un numéro de téléphone”, déroule Sailat, en inscrivant dans un petit carnet une nouvelle bénéficiaire arrivée sur ces entrefaites. En tout ce dimanche, une dizaine de foyers ont pu recevoir les précieux habits. De quoi habiller les nouveaux nés… et même ceux en chemin ! “Le zéro mois, c’est à peine porté deux semaines, que ce soit ici ou en métropole, on les aurait donnés”, explique Niels, jeune papa qui a contribué à la collecte.
Tout le monde peut ainsi mettre la main à la pâte, en donnant ou en portant ! Et Djounaïdi, le fondateur, met un point d’honneur à ne pas rentrer dans les carcans associatifs traditionnels. D’où sa volonté de ne pas prendre de subventions ou de dons d’argent. “On leur donne des vêtements et ça répond à un vrai besoin”, explique celui qui veut montrer la possibilité pour tous de contribuer, sans conditions de ressource, d’âge, de profession, d’origine… “Je ne pensais pas à l’importance de distribuer, avant j’avais déjà donné à la Croix rouge des choses comme ça, mais là c’est différent, de faire soi-même la distribution”, souligne Ali. Le sourire jusqu’aux oreilles.