Opérationnels depuis le 15 juin, les sauveteurs en mer ont besoin de votre soutien à Mayotte

En sommeil depuis 2018 en raison de l’absence de moyen nautique, l’antenne locale de la société nationale du sauvetage en mer (SNSM) a reçu en janvier dernier une nouvelle embarcation semi-rigide. Après quatre mois de formation, une équipe d’astreinte d’une quinzaine de bénévoles peut désormais être sollicitée depuis le 15 juin par le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage. Prochaine mission : réunir les fonds nécessaires pour boucler un budget annuel de fonctionnement de l’ordre de 50.000 euros.

« Nous avons tablé sur un budget annuel de fonctionnement de l’ordre de 50.000 euros pour assurer nos missions en toute sécurité. » Un énième casse-tête pour le président de l’antenne locale de la société nationale du sauvetage en mer (SNSM), Frédéric Niewiadomski, après celui du non-remplacement du navire de secours, Haraka, qui avait empêché les marins sauveteurs de participer aux recherches à la suite de la disparition en jet-ski de l’humoriste Khams le 13 juin 2020. Sorti de l’eau, inanimé, le lendemain par un groupe de pêcheurs…

Un an plus tard, presque jour pour jour, les bénévoles peuvent de nouveau être sollicités par le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) de La Réunion pour se rendre à un point spécifique du lagon, grâce à leur bateau flambant neuf, baptisé Tamani et réceptionné fin janvier. Un semi-rigide de 9.30 mètres de long, équipé de deux moteurs Mercury de 300 chevaux, capable de se projeter jusqu’à 30 milles nautiques et de recevoir jusqu’à 22 personnes. « Nous ne pouvions pas lancer d’appel aux dons puisque l’association était en sommeil jusqu’au 15 juin dernier, date à laquelle la station a été jugée apte par les autorités », retrace Romain Prenveille, le secrétaire de la structure depuis le mois de mai. Reste maintenant à convaincre les mécènes de mettre à la main au portefeuille, en attendant de solliciter des aides auprès de la future majorité du conseil départemental. Le nerf de la guerre, sachant qu’à peine 1% des utilisateurs du lagon font un don aux sauveteurs. Et qu’aucun prestataire ne cotise !

 

À la recherche d’un local… En vain

 

Une fois cette manne financière en poche, l’idée serait surtout de louer un local pour entreposer le matériel et surtout être au plus proche de l’embarcation, amarrée à proximité du quai Ballou. Mais la tâche s’annonce rude, car les places sont chères sur Petite-Terre… « Nous sommes toujours en recherche. Nous n’avons, pour l’instant, qu’une seule offre en cours de négociation ! Dzaoudzi, ce n’est pas grand, donc ce n’est pas évident de trouver l’emplacement idoine », dévoile le marin en service à la base navale. L’autre objectif de ce futur QG ? Pouvoir y dispenser des formations internes, comme l’apprentissage du remorquage, mais aussi d’éviter d’avoir à s’envoler jusqu’à Saint-Nazaire pour être habilité nageur, chef de bord ou équipier de pont.

Courant mars, huit d’entre eux ont suivi une session intensive de dix jours à Mayotte et ont obtenu leurs qualifications. Deux mois plus tard, ils ont même pris part à un exercice pratique en lien avec l’aéroport, qui consistait en un chargement de trois radeaux de survie à livrer sur zone en cas de crash aérien. Sans oublier « l’entraînement permanent » et « les deux à trois sorties hebdomadaires pour apprendre à travailler ensemble », précise le trentenaire. Et depuis une semaine, une équipe d’astreinte, composée au minimum de quatre bénévoles, est désormais sur le qui-vive 24 heures sur 24 « pour se rendre à un point spécifique » en cas d’alerte. « Nous n’avons pas encore eu de déclenchement opérationnel. Il faut s’en réjouir, cela veut dire que tout se passe bien en mer », poursuit Romain Prenveille, qui rappelle l’engagement associatif « de manière permanente » pour la quarantaine de membres de la SNSM. « Nous avons tous un métier, c’est en plus de nos vies professionnelle et personnelle. Soit nous sommes conventionnées avec les patrons pour nous absenter dans le cadre de ces missions, soit nous les réalisons sur nos temps de repos. » En 2017, pas moins de 180 personnes, dont huit réanimées, ont été secourues sur un total de 71 interventions.

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