L’intersyndicale du conseil départemental de Mayotte avait posé un préavis de grève pour la journée de jeudi. Si tous les services ne sont pas représentés, le mouvement traduit un mal-être chez certains agents et un dialogue devenu compliqué entre les élus départementaux et les syndicats.
Une nouvelle réunion avec Ali Omar, le vice-président du conseil départemental de Mayotte en charge de l’administration et de l’environnement, a fait avancer les choses, ce jeudi après-midi. Un dialogue social revenu à la normale pour le plus grand bonheur de l’intersyndicale qui appelait à la grève, ce jeudi, dans les services où le mal-être est le plus présent. “Ce n’est pas une situation nouvelle”, estime Haoussi Boinahedja, porte-parole de l’intersyndicale. “Les choses se sont vraiment détériorées au fur et à mesure des années.”
Tous les services ne sont pas concernés par ce mal-être. Sept d’entre eux étaient toutefois en grève hier : la direction de la cohésion sociale et de la jeunesse et des sports, des services sociaux et médico-sociaux, la PMI (protection maternelle infantile), les contrôleurs et médiateurs, l’office culturel, le service de transport maritime (STM) et le service de nettoyage des sols. Des soucis entre hiérarchie et agents, des locaux vétustes ou inadaptés, un dialogue rompu, ce sont autant de griefs qui ont été maintes fois remontés.
Au garage du Département par exemple, à Kawéni, les agents ont posé un droit de retrait depuis le 9 février. Ils déplorent des locaux fréquemment inondés et des travaux d’entretien qui ne sont pas faits. Un calendrier, annoncé le 10 mars, doit permettre une remise en état progressive du site. Le conseil départemental n’exclut pas d’ailleurs de “chercher d’autres locaux pour déménager les agents”.
Un calendrier à mettre en place
Avec 150 sites sur l’ensemble du département, le conseil départemental n’est pas confronté aux mêmes problématiques partout. “Il n’y a pas une solution pour l’ensemble”, reconnaît Haoussi Boinahedja. Satisfait que leur élu “change de posture”, l’intersyndicale espère que les témoignages d’agents présents à la réunion au conseil départemental inversent la donne. “Ali Omar nous a dit qu’il ne s’est pas rendu compte des problèmes rencontrés. Même moi qui ait l’habitude de les écouter, je ne pouvais pas non plus me l’imaginer”, continue le syndicaliste. Grâce à la reprise des bonnes relations, l’intersyndicale souhaite maintenant la mise en place d’un calendrier des négociations pour que les problèmes de chaque service soient réglés un à un. Tout le mois du ramadan pourrait y être consacré.
Andhum Imrane, qui travaille au garage de Kawéni et exerce un droit de retrait depuis début février, attend beaucoup de ces futurs entretiens : “On doit tenir une réunion en fin de semaine prochaine. On arrêtera le droit de retrait quand les travaux les plus urgents seront effectués”. Si les agents observent que les avancées n’aboutissent pas, le mouvement de grève pourrait reprendre dès le mois de mai. L’intersyndicale a déjà déposé des préavis en ce sens, les 10, 11 et 12 mai.