Ce jeudi, le comité exécutif (Comex) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) se réunit pour faire le bilan d’une année 2023 marquée par une grève de plus de deux mois. Parmi les revendications des grévistes à l’époque, la clarification du fonctionnement des instances de la structure, à laquelle doit répondre une convention validée par le conseil départemental samedi dernier et qui est présentée ce jeudi au Comex.
Le comité exécutif (Comex) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) se réunit ce jeudi à 9h, dans ses locaux de Mamoudzou. La structure étant un groupement d’intérêt public (GIP), le comité est normalement présidé par le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, et réunira différentes instances, comme l’Agence régionale de santé (ARS), la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) ou encore des associations. Une réunion « classique » pour Madi Velou, qui en est le président délégué : « On va parler du bilan financier et de l’activité en 2023, qui est très positive pour nous, des différents projets qui ont été menés, comme les antennes et permanences dans les maisons France-Service, la modernisation des outils informatiques, le financement de nouveaux bus, etc. »
Sauf que le contexte dans lequel se tient cette réunion est tout sauf classique. D’octobre à décembre 2023, une partie du personnel de la MDPH est entré en grève, notamment pour protester contre le non-renouvellement du contrat de la directrice d’alors, très appréciée au sein des équipes, le manque d’effectif, mais également le manque de clarté du fonctionnement de la présidence déléguée. Si un protocole de sortie de conflit a été signé entre Ben Issa Ousseni et l’intersyndicale en décembre, la crise n’est pas encore résorbée et va être amenée sur la table ce jeudi, d’après Mikdar M’dallah-Mari, président d’honneur d’Handicapable, qui représente son association lors de ce comité exécutif. « On veut une solution pour sortir de la crise et avancer », insiste-t-il.
Une nouvelle direction en mai
Madi Velou revient sur le protocole de fin de conflit : pour lui, il faut laisser le temps aux actions de se mettre en place. Il insiste en effet sur le fait que le mouvement social qui a traversé l’île a retardé le travail sur la mise en œuvre de ce protocole. « On ne peut pas faire un bilan tout de suite », rétorque-t-il. Parmi les revendications présentes dans ce protocole, la mise à jour de la convention de la MDPH, en y explicitant le fonctionnement du GIP, des instances et la place du président délégué. Sur ce point, une convention actualisée a été travaillée par une avocate parisienne et soumise au conseil départemental, ce samedi 30 mars, qui l’a validé, ainsi que la préfecture, l’ARS, le rectorat et la CSSM. « Ce jeudi, c’est la continuité. Le Comex va entériner cette décision du conseil départemental, actant un certain nombre de revendications des grévistes », précise le vice-président du Département de Mayotte en charge du social.
Plusieurs départs de personnel avaient été annoncés en raison de la situation de la MDPH. De son côté, Madi Velou assure qu’il s’agissait de mise à disposition qui seront remplacées par d’autres fonctionnaires et que certains ont demandé à revenir. Il affirme aussi que plusieurs recrutements ont été effectués pendant et depuis la grève, pour répondre aux revendications, notamment celui d’une directrice adjointe début décembre, et d’une personne au poste de direction vendredi dernier et qui devrait prendre ses fonctions avant le début du mois de mai. Une référente partenaire, un infirmier, un médecin et du personnel d’accueil ont également été engagés.
« Il faut que les salariés qui sont déjà là et qui connaissent déjà le métier restent, au lieu d’embaucher de nouvelles personnes qui vont devoir être formées. Sinon, tout cela va avoir un impact sur l’accompagnement des personnes handicapées », indique de son côté Mikdar M’dallah-Mari.