A la Maison des Ados 976, on s’interroge sur la perte de repères chez les jeunes

Période charnière de la vie pour chaque individu, l’adolescence peut être une étape trouble. Ce mardi 5 et le mercredi 6 avril, la Maison des Ados 976 (MDA) de Mlezi Maoré organise, à la MJC de Combani, un colloque destiné aux professionnels du secteur médico-social et éducatif afin de réfléchir ensemble à l’accompagnement, mais aussi la prise en charge des jeunes en rupture avec leurs parents.

Connue pour sa célèbre crise, l’adolescence demeure un stade de développement difficile à affronter pour les enfants et leurs parents. S’autonomiser demande de pouvoir s’opposer, nouer de nouveaux liens pour enfin prendre son envol et quitter le nid familial. Un processus qui peut mener les jeunes et leurs proches à des ruptures et des impasses. Ce mardi, Moncef Mouhoudoire, directeur de l’association Narike M’sada, Lucie Kiledjian, psychologue clinicienne à la MDA de Mayotte de Mlezi Maoré, et Christelle Bilhou, psychologue clinicienne au service Service d’accompagnement des mineurs en isolement familial (Samif) de Mlezi Maoré, ont ouvert le débat sur la contextualisation des conduites à risque à Mayotte.

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Christelle Bilhou (gauche) psychologue clinicienne, service Samif, Mlezi Maore, et Lucie Kiledjian (droite),
psychologue clinicienne, MDA de Mayotte, Mlezi Maore.

Dialoguer pour mieux agir

“Cette thématique est à l’origine de très nombreuses questions de la part des professionnels. L’objectif de ce colloque est de réfléchir et travailler ensemble”, explique l’intervenante Lucie Kiledjian. Un sujet important qu’il est essentiel de traiter de manière collective pour faire évoluer les prises en charge et les accompagnements à Mayotte. Absentéisme scolaire, fugue, consommation de substances psychoactives, prises de risque sexuelle, violences… Comment comprendre qu’un adolescent s’expose au danger au point de compromettre son avenir, sa santé et sa place au sein de la famille ? “Nous devons co-construire des solutions adaptées au contexte local”, détaille Lolita Lopez, chef de service à la Maison des ados de Cavani et au Point accueil écoute jeunes d’Acoua (PAEJ).

A Mayotte, un Mahorais sur deux a moins de dix-sept ans, six Mahorais sur dix ont moins de 25 ans, trois sur dix ont moins de dix ans… Additionné à une croissance démographique très forte, les jeunes Mahorais se retrouvent confrontés à de nombreuses difficultés d’accès aux droits, aux soins mais aussi à des lieux d’écoute, d’information et d’expression. Par le biais de ce colloque, les acteurs du secteur tentent aujourd’hui de se fédérer dans l’intérêt de ces jeunes en souffrance. Un moyen peut-être de dessiner un avenir plus serein pour ces adolescents, leurs familles mais également la société dans laquelle ils évoluent marquées par la violence et les inégalités…

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