« Lorsqu’on est sur le terrain, on n’a pas le droit de se louper »

Les sapeurs-pompiers de la SMPM (secours en milieux périlleux et montagne) se retrouvent chaque mardi pour des exercices sur le terrain. Nous les avons suivis lors de l’un d’eux, à la pointe Koungou. Reportage.

Si vous vous retrouvez coincé en bas d’une falaise, ce sont les secours en milieux périlleux et montagne (SMPM) qui viendront vous chercher. Et pour ce faire, les sapeurs-pompiers mahorais membres de cette unité, anciennement groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP), s’entraînent chaque mardi sur un terrain différent. La matinée du 20 août, c’est à la pointe Koungou que nous retrouvons une petite dizaine de sauveteurs, en train de préparer les cordes et les poulies qui s’apprêtent à leur servir pour l’exercice du jour. « On va faire du secours en paroi. On va simuler l’évacuation d’une personne retrouvée en bas de la falaise en la remontant », annonce le sergent Moussa Abdou, qui supervise la formation du jour.

Après une heure de préparation du matériel et des différents nœuds, l’entraînement peut commencer. C’est le caporal Abass Mouze qui joue le cobaye et en profite pour faire sa première descente en rappel à plus de trente mètres, étant plutôt habitué à ce genre de manœuvre dans des bâtiments lors d’incendie, en tant que pompier volontaire. À son secours et chargé de le remonter, le sergent-chef Moussa Massiala. Équipé de son baudrier et d’une radio, ce dernier commence sa descente avec la civière, tous deux retenus par les cordes accrochées au véhicule des sauveteurs. De son côté, le sergent superviseur veille à ce que tous les conseils soient respectés, ce qui entraîne plusieurs pauses pendant la session. « Lorsqu’on est sur le terrain, on n’a pas le droit de se louper », rappelle-t-il. Les pompiers restés en haut de la falaise continuent de faire tourner la manivelle qui contrôle le mouvement de la corde.

Une dizaine d’interventions cette année

Une fois en bas, au niveau des rochers, le sergent-chef place le caporal dans la civière orange. « C’est une situation qui peut arriver après les débarquements de kwassa, après lesquels les passagers se retrouvent souvent dans des endroits inaccessibles comme celui-ci », donne comme exemple le sergent Abdou. Pour remonter, ce sont les collègues de Moussa Massiala qui tirent la corde à l’aide de la manivelle, pendant que lui doit veiller à maintenir la victime à l’horizontal tout en évitant de la cogner contre la paroi accidentée de la falaise. Un jeu de pied subtil, moins évident qu’il n’y paraît vu d’en bas, depuis les rochers. « C’était dur de trouver l’équilibre au départ, mais après ça allait », dresse comme bilan le sauveteur du jour, une fois son collègue ramené sain et sauf sur la pointe de Koungou. « Je ne suis pas encore formé pour cette unité, mais cela m’intéresserait. Comme je connais déjà le matériel, j’avais pleinement confiance », commente de son côté le caporal Abass Mouze.

Ce type d’exercice hebdomadaire est nécessaire à la vingtaine de pompiers spécialisés dans ce genre d’intervention pour être prêts à agir efficacement lorsque les autres unités sont en incapacité d’évacuer les blessés en raison de la difficulté du terrain. En 2024, le SMPM de Mayotte en est à une dizaine d’interventions. « On a eu des gens blessés en bas de rochers, des gens à secourir au mont Bénara ou encore au mont Choungui », liste le sergent Moussa Abdou.

Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.

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