Les sapeurs-pompiers de l’aéroport de Mayotte en grève illimitée

Ce mercredi 30 septembre, les sapeurs pompiers de l’aéroport de Mayotte débutent une grève illimitée. Même si leur direction a entamé une discussion avec eux, leurs principales revendications n’ont pas été entendues. Les professionnels redoutent le non renouvellement de leur contrat avec l’aéroport.

Ils ne descendront pas dans la rue mais leur mouvement aura un impact non négligeable sur le fonctionne-ment général de l’île. Les sapeurs-pompiers de l’aéroport de Mayotte se mettent en grève illimitée à partir de ce mercredi 30 septembre, malgré les quelques avancées obtenues depuis la publication de leur préavis de grève. Après avoir discuté avec EDEIS (société qui s’occupe des activités d’ingénierie et des opérations de maintenance à l’aéroport), cette dernière a fait savoir que le responsable de SSLIA (service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs) à Mayotte a présenté sa lettre de démission. Son départ était exigé par les pompiers de l’aéroport. “Le problème avec lui, c’est qu’il est raciste. Il dénigre les professionnels. Je n’en dirai pas plus”, déclare Abdallah Bamana, responsable syndical des sapeurs-pompiers de l’aéroport de Mayotte. Ce traitement serait réservé aux soldats du feux du droit privé qui sont sous la direction du SSLIA. Ils ne bénéficient pas du même régime que leurs collègues du SDIS 976, qui eux relèvent du droit public. Dans leurs contrats, il existe un avenant qui ne correspond pas aux fonctions d’un pompier selon Abdallah Bamana. “Dans ce texte, on leur demande de tondre la gazon et de faire toutes autres tâches qu’un sapeur-pompier ne peut pas faire quand l’aéroport a un niveau supérieur à 6.” Pour rappel, celui de Mayotte a un niveau de sécurité de niveau 7. Ce point n’est toujours pas traité puisque la direction souhaite que chaque professionnel envoie un courrier demandant le retrait de l’avenant de polyvalence sur son contrat. “Chose que nous avons refusé catégoriquement car cette action supposerait que le collaborateur refuse son contrat de travail, un licenciement serait à la clé”, explique l’intersyndical du SDIS 976. Pour le moment, cette re-vendication reste donc en suspend…

Une convention mystère ?

Le plus gros point de divergence concerne une convention datant du 1er septembre 2020, et réceptionnée par EDEIS le 22 du même mois. Celle-ci met un terme au contrat entre la société privé et le SDIS 976 à partir du 31 décembre de cette année. Leur accord consistait à mettre à disposition 12 sapeurs-pompiers du droit public au service de l’aéroport. Cependant, l’aéroport souhaite se séparer d’une partie des professionnels du SDIS afin d’embaucher des sapeurs-pompiers qui relèveront du droit privé. Le SDIS 976 a donc décidé de récupérer tous ses salariés. Mais visiblement, cette décision ne fait pas l’unanimité. “Le personnel concerné souhaite rester travailler à l’aéroport jusqu’à leur retraite”, affirme l’intersyndical du SDIS 976. Cette conven-tion sème également le doute auprès des syndicats car ils ne savent pas qui l’a rédigée. « On se demande qui a écrit cette convention et qui l’a envoyée. Car depuis le 18 septembre le colonel Terrien n’a plus de pouvoir au SDIS 976. Et cette convention a été envoyée le 22 septembre. D’après nos sources, c’est le [lui] qui l’a écrite avant de partir, pour nous bloquer”, stipule Abdallah Bamana. Le document en question est signé par la présidente du SDIS 976, mais les syndicats sont convaincus qu’elle n’en a pas écrit un seul mot car “tout le monde sait que c’est une coquille vide”, martèle Abdallah Bamana, le responsable syndical des sapeurs-pompiers de l’aéroport de Mayotte.

Une réunion devait avoir lieu le mardi 29 septembre pour élucider le mystère, mais elle a été reportée par Moinecha Soumaïla à ce mercredi. Les sapeurs-pompiers font savoir que tant qu’ils n’auront pas le fin mot de l’histoire, la grève illimitée sera maintenue.

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1110

Le journal des jeunes

À la Une