Un protocole d’accord, signé ce samedi 4 mars, met fin au mouvement initié par les employés du GIP L’Europe à Mayotte, le mercredi 1er mars. La structure, cogérée par le conseil départemental de Mayotte et la préfecture, est en crise après la révélation de dysfonctionnements internes et l’éviction de son directeur, Ali Soula, il y a un mois.
Le calme est-il enfin revenu au siège du GIP L’Europe à Mayotte à Tsingoni ? L’établissement, qui accueille une quarantaine de salariés, accompagne les porteurs de projet susceptibles de recevoir des fonds européens. Une tâche ô combien importante pour Mayotte qu’il assure sous l’autorité de gestion, la préfecture. Sauf que le torchon brûle depuis quelques mois. La différence de traitement entre les employés (certains sont mis à disposition par le Département, d’autres par la préfecture, le reste étant composé de contractuels directement rattachés au GIP), la gestion des ressources humaines (des agents refusent de se rendre à Tsingoni ou ont été recrutés au mépris des conventions signées) et la mainmise sur les dossiers du secrétariat général des affaires régionales (Sgar, qui en avait exclusivement la charge précédemment) sont mal perçues. L’éviction d’Ali Soula, le directeur, parce que le préfet Thierry Suquet « n’a plus confiance en lui », n’a rien arrangé. Au contraire, le Mahorais avait écrit une note dénonçant justement ces dysfonctionnements. L’homme de base du GIP étant parti, beaucoup à Tsingoni s’inquiétaient de leur sort et se sont mis en grève, ce mercredi 1er mars.
Une dizaine de points dans l’accord
Lundi 27 février, les syndicats CGT et CFDT avaient déjà proposé un accord en neuf points comportant par exemple « une application de mesures efficaces des cogestionnaires du GIPEAM pour garantir l’égalité et l’équité entre les salariés », « un lieu de travail unique (Tsingoni) », ou encore « le respect des règles hiérarchiques dans le fonctionnement du GIPEAM ». Ni le Département ni la préfecture n’avaient alors signé. Ce samedi, peu de changements ont été apportés dans le texte où figurent les signatures de la conseillère départementale Zamimou Ahamadi (pour le Département) et le secrétaire général Sabry Hani (pour la préfecture). Ainsi, l’employeur s’engage à « rappeler la nécessité de respecter les relations respectives entre l’autorité de gestion et le GIPEAM et ainsi les fonctions et rôles de chaque entité conformément à la règlementation européenne », « faire respecter par le GIP et par l’autorité de gestion les circuits établis de gestion des dossiers conformément à la règlementation européenne » et « clarifier la situation des agents de l’État et du Département mis à disposition au GIPEAM et de formaliser leur mise à disposition par voie d’arrêtés ou de conventions conformément à la convention constitutive ».
Dans les autres points abordés, les salariés sont entendus sur la constitution d’un règlement intérieur, qui déterminera le lieu de travail pour tous, à savoir le siège de Tsingoni.