A la fin du ramadan, de nouvelles mesures vont être mises en œuvre pour gérer la ressource en eau qui risque de manquer cruellement à Mayotte. Si la préfecture de Mayotte n’a encore rien annoncé, le rectorat a d’ores et déjà indiqué quel protocole il faut suivre « en fonction des situations ».
C’est par un courrier daté du lundi 3 avril que Jacques Mikulovic a choisi de prévenir les élus locaux. Le recteur de l’académie de Mayotte depuis le mois de janvier notifie les maires des dispositions à prendre dans les écoles à cause « d’une actualité météorologique qui devient préoccupante pour tous, notamment la gestion de la pénurie d’eau et les incidences qui en découlent ». Premièrement, en ce qui concerne la communication. « Nous proposons au niveau des services du rectorat la mise en place d’une démarche qui se développerait comme suit : les avis de coupures sont transmis dès que possible par la directrice de cabinet du rectorat et/ou le service communication aux inspecteurs de circonscription. En retour, l’inspecteur signale à la directrice de cabinet toute situation particulière », informe le recteur.
Deux dispositifs seront mis en place en fonction des degrés d’enseignement. Pour les écoles et classes maternelles, du ressort des communes, « la décision de suspendre les cours suite à une coupure d’eau peut être immédiate ». Dans les collèges et les lycées, la procédure est légèrement différente. « Le principe est de préserver au moins la demi-journée de travail complète », informe l’académie. C’est-à-dire qu’en cas de coupure intervenant dans la matinée, les élèves sont renvoyés chez eux vers midi (pour l’instant cela se fait en fonction des établissements). Il y aura toutefois une variante. « Avant de renvoyer les élèves, il est nécessaire de s’informer auprès de la SMAE (N.D.L.R. Société mahoraise des eaux), afin de connaître l’horaire de remise en service de la distribution d’eau, et de tout faire pour préserver la totalité de la journée de travail », est-il écrit. La décision contraire au renvoi d’élèves interviendra « après concertation entre l’inspecteur et la directrice de cabinet ».
« Satisfaire ses besoins avant l’accès à l’école »
Il n’y a pas que les établissements qui devront faire un effort. Les parents sont invités à s’habituer à fournir une bouteille d’eau à leurs enfants. En outre, il est demandé « à ce que chaque élève puisse satisfaire ses besoins avant l’accès à l’école ». Afin de préserver les ressources en eau et assurer le fonctionnement des sanitaires (une obligation légale), les mairies ne sont pas en reste. Comme ce que font des particuliers ou des entreprises actuellement, elles sont invitées « à construire des solutions d’attente plus pérennes, notamment par la mise en service de récupérateurs d’eau ».
Pour rappel, il ne reste que deux semaines avant les vacances d’avril. Ensuite, il faudra en tenir neuf de plus avant les grandes vacances, un véritable casse-tête pour les élèves, leurs parents, les enseignants et bien entendu les collectivités destinataires de ce courrier.
Une coupure imprévue dans le sud de l’île
En ce lundi de Pâques, les usagers du réseau d’eau potable du sud de Mayotte (Chirongui, Kani-Kéli et Bouéni) ont eu la mauvaise surprise de trouver les robinets vides le matin. La Société mahoraise des eaux (SMAE) indique qu’une coupure électrique provenant du réseau public a empêché le fonctionnement normal de la station de pompage de Chirongui. « Devant le risque de perdre le réservoir de tête de ces secteurs, nous avons dû procéder à une coupure d’urgence de la distribution d’eau et sans préavis », reconnaît le délégataire du syndicat des Eaux de Mayotte. Alors qu’une remise en eau était prévue vers 14h, celle-ci est intervenue une heure plus tôt. Les communes du secteur concernées par les tours d’eau hebdomadaires le lundi soir ont vu la coupure de 17 h repoussée à 22h, « en compensation ».