Le capitaine Couric prend la tête de la toute première compagnie de Dembéni

En 2022, la gendarmerie de Mayotte avait créé sa première compagnie départementale à Koungou, afin de renforcer son état-major en Grande-Terre. Avec l’arrivée du capitaine Arnaud Couric au commandement de la compagnie de Dembéni, elle en fait de même pour le sud de Mayotte et ses trois brigades.

Des défis, le capitaine Arnaud Couric en cherchait. Et à Mayotte, le jeune officier de gendarmerie de 30 ans, qui a pris son service le 2 septembre, est déjà servi. Outre ses débuts sur le terrain, la direction de la gendarmerie nationale lui a confié la toute nouvelle compagnie départementale de Dembéni. En effet, comme Koungou en 2022, Dembéni a été choisi (et plus précisément Hajangua) comme centre de commandement pour superviser les trois brigades territoriales du sud de Mayotte, Dembéni, M’zouazia et Sada. Un nouvel échelon à peaufiner qui n’effraie pas celui qui est passé auparavant par la communauté de brigade de Castanet-Tolosan (Haute-Garonne) et la compagnie de Gaillac (Tarn). « L’Outremer, c’est une découverte pour moi. Par contre, je connais la gendarmerie départementale pour avoir commandé deux unités très différentes. L’une était en périphérie de Toulouse avec beaucoup de violences, du trafic de stupéfiants et une grosse activité. La deuxième expérience dans le Tarn était très rurale. Il y avait beaucoup de troubles de l’ordre public, de contestation de l’ordre établi. Ces deux expériences mixées m’ont donné les outils pour amener des idées ou des pratiques dans cette compagnie », explique le diplômé de l’école militaire de Saint-Cyr et de l’école des officiers de gendarmerie de Melun. Il dit vouloir s’appuyer sur ce qui existe déjà, les brigades de Sada, M’zouazia et Dembéni existant respectivement depuis 1974, 1989 et 2020.

Lors de sa prise de commandement, ce mardi matin, le général Lucien Barth lui a donné trois missions prioritaires, « maintenir l’ordre public », « animer la police judiciaire comme la police administrative » et « être en contact de la population et des élus ». « J’ajoute une exigence, soyez le garant des militaires que vous commandez désormais, le garant de leur professionnalisme, de leur adhésion aux ordres que vous leur donnerez », complète le commandant de la gendarmerie de Mayotte, qui espère avec cette création de compagnie renforcer un territoire qui « fait face à la moitié des crimes et délits constatés par les gendarmes ».

Un maillage renforcé

Si Grande-Terre est scindée en deux compagnies désormais, la compagnie départementale du Koungou ne rétrécit qu’à minima. Elle s’est étoffée dernièrement et va continuer à le faire à l’avenir. Depuis trois mois maintenant, la brigade de Tsingoni (installée à Combani, à proximité de la Maison France service) est opérationnelle et compte actuellement douze militaires. Elle fait partie des 238 nouvelles brigades annoncées par Emmanuel Macron en 2023, comme celle de Dzoumogné. Prévue en 2025, cette dernière permettra de décharger la brigade de M’tsamboro, la plus petite de l’île, de la commune de Bandraboua. Présidant la cérémonie, le général Lionel Lavergne confirme que la démographie a joué un rôle dans la création de cette nouvelle compagnie et de ces brigades. « Avec le développement de l’île et la nécessité qu’il y ait le même niveau de sécurité pour tous les Mahorais et Mahoraises, il nous a semblé évident de créer cette deuxième compagnie et de permettre à celle de Koungou de se concentrer sur le nord de Mayotte », précise le commandant de la gendarmerie en Outremer. Alors que l’effectif de la gendarmerie est régulièrement renforcé par des escadrons supplémentaires de gendarmerie mobile (composés de 72 militaires chacun), le renforcement de la gendarmerie territoriale ne se fera pas au détriment des « mobiles » (il y a quatre escadrons pérennisés à Mayotte actuellement), assure le général de corps d’armée. « Les deux sont complémentaires. A Mayotte, par rapport au reste de l’Outremer, on voit bien que la gendarmerie mobile est dans son cœur de métier de prise en compte de l’ordre public (N.D.L.R. et de lutte contre la gendarmerie clandestine). Ailleurs, les gendarmes mobiles sont amenés à faire du renfort de brigades », explique-t-il, ajoutant qu’il est lui-même favorable à avoir « un niveau de capacité de gendarmes mobiles un peu supérieur à quatre escadrons, de manière à continuer de regagner du terrain ».

Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, voit dans la création de la nouvelle compagnie « un atout supplémentaire qui va nous permettre de marquer davantage le terrain ». S’adressant au nouveau venu, il le prévient « qu’ici, vous avez une attente de sécurité publique, d’ordre public et de paix civile. Ce que demandent les Mahorais, c’est de vivre en paix. […] La paix civile, c’est de pouvoir sortir de la mosquée, le soir, sans être agressé. C’est pour les mamans de pouvoir accompagner leurs enfants à l’école sans subir de caillassages. C’est de pouvoir faire un voulé en famille sur la plage et de profiter des bons moments ensemble, faire en sorte que nous puissions profiter des nôtres ».

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1106

Le journal des jeunes

À la Une