Lundi 8 janvier, les agents de la mairie de Koungou ont pu regagner leurs bureaux après deux mois marqués par une grève sans précédent au sein des services municipaux.
Pour la première fois depuis novembre 2023, Assani Saindou Bamcolo, maire de Koungou, nous parle depuis son bureau. Celui dans la mairie de la commune. S’il ne s’adressera pas en présentiel à ses administrés pour la traditionnelle cérémonie des vœux – il s’exprimera dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux d’après son entourage – l’édile de Koungou va probablement leur annoncer dans les tous prochains jours que la vie reprend son cours dans les services municipaux de sa commune. Il n’oubliera pas de sitôt les derniers mois mouvementés qui ont clôturé l’année 2023.
Depuis la fin du mois de novembre, les services des ressources humaines et de l’état civil s’étaient délocalisés dans une résidence de la SIM au quartier Manga afin de poursuivre leurs activités. En cause, une grève et un blocage de l’entrée de la mairie, orchestrés par des agents syndiqués, dont une dizaine de policiers municipaux qui réclamaient le départ d’Olivier Billy, leur directeur. Ils ne l’ont pas obtenu, mais ont fini par lâcher prise, permettant aux services impactés de regagner leurs bureaux, le lundi 8 janvier.
Harcèlement : des enquêtes ouvertes en interne
« Le directeur de la police reste bien en poste, et continue à structurer le service pour élargir la présence et les missions de la police municipale. L’année 2024 verra d’ailleurs l’arrivée de nouveaux équipements pour la police municipale et la mise en place du CSU avec les caméras de vidéoprotection », précise Alain Manteau, directeur général des services à la mairie.
Ce dernier, principal exécutant de la politique décidée par Assani Saindou Bamcolo dans l’enceinte de la mairie, décrivait en novembre dernier les tracas quotidiens causés par ces grévistes, qui ont bloqué l’accès à la mairie dès le 8 novembre, entraînant un recours au télétravail accentué durant la période. Alain Manteau assure aujourd’hui que « des plaintes ont été déposées » et que « des mesures ont été prises pour limiter les dégradations et identifier les auteurs et commanditaires pour faciliter les enquêtes ».
Également dans le viseur des grévistes, le DGS balaie les reproches fomentés lors du blocage. Concernant le manque présumé de titularisations, principale réprimande des agents mécontents, il s’inscrit en faux : « la commune a procédé à la stagiairisation de 46 agents, rien qu’au titre de l’année 2023. Parmi les 46, plus de 20 Atsem [N.D.L.R. agent territorial spécialisé des écoles maternelles] ont été titularisés. Les agents de la police municipale sont au fur et à mesure inscrits au cycle de formation FIA [formation initiale d’application] en vue également d’une titularisation ».
Plus inquiétants, les faits de harcèlement signalés par les grévistes depuis leur piquet de grève n’auraient en réalité jamais été rapportés à la direction. « L’administration s’est engagée à mener des enquêtes sur les alertes et donner suite aux recours, un agent de prévention sera nommé, et un cahier de doléances dans chaque bâtiment », fait valoir le DGS.