Une partie des salariés grévistes ont repris le chemin du travail, ce lundi. Après un mois de mobilisation, la décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou qui établit des sanctions en cas de nouveau blocage des sites d’ETPC a douché leurs espoirs d’obtenir une prime.
Les camions vont et viennent à l’entrée du site ETPC de Majicavo, ce lundi. A quelques mètres, une poignée des salariés du fabricant de granulats continuent de porter les revendications depuis un mois maintenant. Ils souhaitent le versement d’une prime de 3.000 euros après le passage du cyclone Chido. Stoppé depuis plusieurs semaines, le dialogue social semble pourtant au point mort. Côté CGT-Ma (Confédération général des travailleurs de Mayotte), c’est d’ailleurs un sentiment de déception qui prévaut, ce lundi. La décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou, connue depuis jeudi soir, a jeté un froid dans les rangs des grévistes qui ne s’attendait pas à un tel résultat à propos du référé déposé par leur employeur. Dans leur ordonnance, les magistrats disent « constater l’existence d’un trouble manifestement illicite, caractérisé par un abus de du droit de grève matérialisé ». Il est ainsi ordonné à cinq grévistes et à la CGT « d’enlever les chaînes, les barricades et toute entrave à l’accès aux sites de Majicavo et Koungou ». Une astreinte de 1.000 euros pourrait tomber en cas de refus, tandis que l’entreprise a le droit de recourir à la force publique si un barrage n’est pas enlevé. Estimant « à 70% de salariés » la part de grévistes au début du mouvement, Moidjoumoi Madi, déléguée CGT, a vu plusieurs de ses collègues reprendre le travail, ce lundi, alors que l’absence de salaires commençait à se faire sentir.
« Une décision politique »
Se réservant le droit de faire appel en fonction de ce que décide la CGT (le syndicat s’acquitte des frais d’avocats), les grévistes estiment qu’il s’agit « d’une décision politique qui nous chasse de l’entreprise ». Si la déléguée syndicale dit « ne rien vouloir lâcher », elle se dit désormais inquiète pour la suite. « On veut un protocole de sortie pour nous protéger », espère-t-elle, afin « d’éviter les sanctions contre nous », citant de possibles répercussions comme des licenciements pour des participants à la grève. Financièrement, les cinq salariés cités dans la procédure sont en tout cas déjà punis. En effet, le tribunal les a condamnés, avec la CGT-Ma, à payer in solidum 5.000 euros à leur employeur au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.