Un accord a été trouvé, lundi soir, entre l’intersyndicale et le conseil départemental de Mayotte. Cependant, le mouvement n’est pas terminé, la grève est suspendue et est conditionnée à de nouveaux échanges prévus au cours de la semaine prochaine.
Est-ce que le retour à la normale ne sera que temporaire ? Si un accord a bien été trouvé, lundi soir, les négociations vont continuer entre les syndicats et le conseil départemental de Mayotte. Les premiers ont obtenu ce qu’ils souhaitaient, un calendrier de discussions dès la semaine prochaine auquel participera Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte. En retour, celui-ci a eu l’assurance que la plateforme de revendications puissent se réduire à quelques points les plus importants.
En tout cas, la réunion de lundi après-midi a été fructueuse. On connaît les « deux avancées significatives » obtenues par les grévistes. La première est la suspension de la délibération de la commission permanente sur le travail porté à 1.607 heures par an. Le calcul réalisé par le Département de Mayotte et voté par les élus de la commission à l’unanimité comprenait 36 heures et 30 minutes de travail. Cette durée est censée dégager quatre jours supplémentaires pour les fêtes religieuses musulmanes qui sont fêtées habituellement sur le territoire. Ben Issa Ousseni a accepté que la délibération soit revue, l’intersyndicale préférant que ces quatre jours (Aïd-el-Fitr, l’Aïd-el-Kebir, la Nuit de l’Ascension (Lailat al-Miraj) et le Maoulida (fête de la naissance du Prophète)) soient considérés comme des « fêtes traditionnelles », prenant exemple sur d’autres collectivités. Sur ce point du quota d’heures, les syndicats assurent justement que le Département n’est pas en mesure de les faire respecter, car il n’y a pas de « contrôle de gestion du temps automatisé » sur les nombreux sites de la collectivité, comme la loi le demande. Et pas question de faire pointer un service plutôt qu’un autre, les syndicats y verraient « une rupture d’égalité entre les agents du Département », fait remarquer Haoussi Boinahedja, secrétaire départemental de la CGT-Ma.
La cité administrative au budget 2025 ?
La deuxième revendication où il y a des avancées porte sur la future construction de la cité administrative de Coconi. Les agents, notamment ceux qui convergent de toute la Grande-Terre vers Mamoudzou, y sont largement favorables. « C’est maintenant une question de santé publique », défend le syndicaliste, en prenant exemple sur les employés du CD qui se lèvent à 3h ou 4h du matin pour se rendre dans le chef-lieu de Mayotte. Ben Issa Ousseni lui-même a défendu le projet lors de sa rentrée politique. Cependant, les syndicats attendent plus que des mots dorénavant. Cette cité est promise depuis des années et la présentation d’un nouveau projet en comité social territorial (CST), alors qu’il l’avait été par deux fois au cours d’autres comités, a laissé sceptiques les syndicalistes. Cette fois-ci, ils le veulent dans le prochain budget 2025, ce à quoi le président du conseil départemental de Mayotte s’est montré favorable.
Pour les autres sujets, il a été convenu que le cycle de réunions de la semaine prochaine permettra de se pencher sur des problèmes au sein des services. Ce cas par cas va ainsi concerner en premier lieu la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM), qui ouvrira le bal des discussions. Le président du conseil départemental a fait part de son souhait d’avoir un dialogue franc aussi bien sur l’administration que des dysfonctionnements qui y sont relevés de la part des agents. Au cours de sa rentrée politique, Ben Issa Ousseni n’a pas fait mystère de changements sur les liaisons maritimes, avec le développement de celles-ci sur Grande-Terre.
Il faudra pour cela convaincre un service qui a cette possibilité de rapidement semer la pagaille lors des mouvements sociaux. Car, si les agents du conseil départemental de Mayotte ont repris le travail, ce mardi, sur les quais, il a fallu s’armer un peu de patience. En début de journée, seuls les amphidromes circulaient et sans réellement d’heures fixes. La situation s’est peu à peu améliorée au cours de la matinée, avant une reprise totale du service à la mi-journée.
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.