Depuis un mois, des salariés d’ETPC se sont mis en grève, rejoints depuis une semaine par ceux de Colas. Au cœur des revendications : une prime Chido à hauteur de 3.000 euros.
Ce lundi, des salariés d’ETPC (Entreprise de concassage et de travaux publics) ont entamé leur quatrième semaine de grève. Ils demandent une prime Chido de 3.000 euros pour faire face aux conséquences du cyclone. “Beaucoup ont perdu leurs maisons, leurs voitures, leurs toits, leurs portes”, relate Madi Moidjoumoi, la déléguée syndicale CGT de l’entreprise. Depuis le 25 février, date du début de la grève, les négociations n’avancent pas.
Une prime de partage de la valeur a été attribuée au personnel. Elle varie de 500 à 1.800 euros selon le montant des salaires mais elle exclut ceux des cadres. Elle ne satisfait pas les salariés en grève qui demandent la même somme pour l’ensemble du personnel. “Quand Chido est arrivé, il n’a pas choisi qui il frappait, tout le monde a été impacté, alors tout le monde doit être traité de la même façon, la prime partage de valeur mise en place est injuste et discriminatoire”, avance Madi Moidjoumoi. La prime de 3.000 euros serait d’autant plus nécessaire selon les grévistes qu’actuellement a lieu le Ramadan dans des conditions compliquées. “Cette année ce mois est difficile, beaucoup d’entre nous ont des champs mais ils ont été rasés, nous n’avons plus rien à récolter. Aujourd’hui, tout doit être acheté. On vit au jour le jour”, déplore la déléguée syndicale.
Une grève aussi chez Colas
Colas, autre entreprise leader du secteur du Bâtiment et travaux publics (BTP) à Mayotte, a aussi rejoint la mobilisation depuis une semaine. ETPC est par ailleurs une filiale de Colas, la direction est la même. Les revendications des salariés de Colas sont identiques,ils demandent en outre une revalorisation des salaires. Eux aussi, se sont aussi vus distribués une prime de partage de la valeur aux montants similaires à ceux d’ETPC après Chido.
Alors qu’une réunion portant sur les négociations obligatoires dans l’entreprise devait avoir lieu le 7 mars, celle-ci a été reportée à la fin du mois. “Cela a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase”, commente Saïd Ncolo, délégué syndical au sein de Colas et secrétaire général de la fédération BTP Mayotte. “On est fatigué”. La grève a débuté après ce report de réunion. Les salariés ne comprennent pas le refus de la direction tandis que “l’entreprise a les moyens”, estime Madi Moidjoumoi. Le week-end dernier, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, en déplacement à Mayotte a rendu visite aux travailleurs pour les soutenir. Contactée, la direction de ETPC et de Colas n’a pas souhaité faire de commentaires.
Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.