Une journée dans la peau des volontaires du service national universel à Mayotte

Depuis lundi 21 juin, 42 jeunes participent à la première phase du Service National Universel à l’internat du lycée de Dembéni à Tsararano. En 2021, ce dispositif national rassemble 17.000 volontaires, âgés de 15 à 17 ans en France métropolitaine et dans les départements d’Outre-mer. À Mayotte, ils sont 43 lycéens à y prendre part. Cerise sur le gâteau, l’un d’eux se rendra même à Paris à l’occasion du défilé du 14 juillet.

Dring, dring ! 5h10… Le réveil sonne. Les yeux des 43 jeunes volontaires du service national universel s’ouvrent péniblement, au gré des premières lumières du jour. Pas le temps toutefois de somnoler et de retomber dans les bras de Morphée. Ni une ni deux, les lycéens s’activent et revêtent leur uniforme pour hisser le drapeau tricolore dans la cour du lycée polyvalent de Tsararano, à 6h pile. Hors de question d’arriver en retard ! “Après la levée des couleurs, nous leur apprenons un peu d’ordre serré tous les matins. Ce sont eux qui ont insisté afin de pouvoir participer au défilé du 14 juillet à Dembéni”, précise Marie Charifou, la cadre de compagnie.

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Un programme chargé jusqu’au dodo

 

Place ensuite aux tâches ménagères avec le rangement des chambres, moment durant lequel ils font leur lit au carré, et le nettoyage de tout l’étage de l’internat où ils logent. Un réveil pour le moins militaire ! À 7h, direction le self pour la collation, qui coïncide avec l’un des seuls temps mort de la journée. Parfait pour se remplir le ventre avant la répartition des volontaires en deux groupes pour une séance de sport et de sophrologie. Ce mercredi matin, c’est l’occasion pour eux de prendre soin de leurs corps et de leur mental. Au programme ? Différentes thématiques telles que la cohésion, la découverte du patrimoine culturel, de l’engagement, la sécurité, l’autonomie en lien avec l’accès aux droits et la connaissance des services publics, la défense sécurité et les résiliences nationales ainsi que le développement durable.

Bis repetita l’après-midi, après la pause déjeuner. Les ateliers redémarrent sur les chapeaux de roue, histoire de brasser, en long, en large et en travers, tous les sujets à l’ordre du jour. Quatre heures intenses au bout desquelles s’enchaînent le temps libre de 17h à 18h pour profiter des derniers rayons de soleil, puis le dîner jusqu’à 19h30. Pas le temps de réellement relâcher la pression qu’arrivent le brief sur la démocratie et les activités du soir. Le coup de grâce intervient avec l’extinction des feux à 22h. Exténués, les jeunes peuvent enfin profiter d’une nuit de sommeil bien méritée.

 

Moustoihi, symbole de Mayotte le 14 juillet

 

Une routine quotidienne qui se répète inlassablement depuis le 21 juin. Avant la cérémonie de clôture organisée ce jeudi 1er juillet avec l’ensemble des volontaires, des encadrants, des personnalités et des membres du comité de pilotage. À l’approche du bilan, les retours s’avèrent plus que positifs. Depuis le début de leur formation, les 43 participants au séjour de cohésion font preuve d’un enthousiasme sans faille. Et une petite surprise de dernière minute s’invite même à la partie. “Le président de la République, Emmanuel Macron, a demandé pour le 14 juillet la création d’une chorale engagée de 132 jeunes, parmi lesquels 12 jeunes volontaires en service national universel pourront participer. Nous avons alors été contactés pour savoir si nous avions une perle à présenter dans nos rangs », confie la directrice déléguée aux formations professionnelle et technologiques au lycée de Tsararano. « Nous avons fait passer des auditions et l’un d’entre eux a été retenu. Il va alors intégrer le chœur de la chorale et chanter place de la Concorde. C’est vraiment une expérience formidable pour ce jeune qui a été félicité par tous ses camarades.” Élève au lycée Younoussa Bamana, Moustoihi représentera donc fièrement le 101ème département français dans quinze jours lors de la fête nationale dans la capitale.

 

Le SNU quésako ?

 

Le service national universel était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron en 2017. Une session test avait été mise en place en 2019 et avait rassemblé 2.000 volontaires. Cette année, le nombre de ceux-ci a été multiplié par 8.5. Le SNU se présente comme un dispositif qui vise à faire découvrir aux jeunes de nouveaux horizons. Il ne veut en aucun cas être perçu comme un retour du service militaire, suspendu en 1997 par Jacques Chirac, mais comme “une aventure inclusive et universelle pour donner aux jeunes les clés de leur avenir commun”.

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