Job dating sportif : « beaucoup moins stressant qu’un recrutement classique »

Ce lundi matin, au stade de Cavani, s’est déroulé l’événement « du stade à l’emploi », organisé – entre autres – par Pôle emploi Mayotte, sous la houlette du Comité olympique Paris 2024 et de la Fédération française d’athlétisme. Plus d’une centaine de demandeurs d’emploi ont participé à une série d’épreuves sportives, suivie d’un job dating. L’objectif : mettre en lumière le rôle du sport en tant que découvreur de talents.

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Les entretiens se sont déroulés en bordure du stade de Cavani. Ici, des représentants de la société Mayotte Maintenance Industrielle interviewent un candidat.

« Équipe 5, équipe 5 !! On est les meilleurs ! Alleeeez ! » De joyeux cris emplissaient le stade de Cavani ce lundi matin. Une centaine de personnes, affublées de t-shirts blancs estampillés « Pôle emploi Mayotte » et de dossards numérotés ont pris part à une série d’épreuves sportives. Parmi eux : une majorité de demandeurs d’emploi, et une poignée de représentants d’entreprises anonymes disséminés dans les différentes équipes. « Le but de l’opération est de permettre aux entreprises d’observer leurs potentielles recrues pendant les épreuves sportives, de détecter des aptitudes, et de les mettre en lien avec les offres d’emploi proposées au cours du job dating », explique Gabrielle Kuola, directrice du service partenariat de Pôle emploi Mayotte. Esprit d’équipe, capacité d’écoute, rigueur, sens de l’anticipation : les activités sont conçues pour mettre en valeur les qualités humaines et relationnelles.  « J’ai par exemple entendu un chef d’entreprise dire d’un jeune homme : lui je l’ai observé, il est très calme. Il écoute les consignes, et les applique… C’est exactement ça que nous attentions de cet événement : une nouvelle façon d’appréhender le job dating », se ravit la directrice.

Un dispositif inédit à Mayotte

Déjà expérimenté à la Réunion, le dispositif « du stade à l’emploi » est une nouveauté à Mayotte. « J’ai 33 ans, et c’est bien la première fois qu’on me demande de faire du sport pour trouver du travail », s’étonne Abdallah Mohamed. « Mais c’est intéressant, ça permet de montrer notre motivation. »

« Utiliser le sport comme vecteur d’insertion professionnelle, c’est la base même de notre système militaire. On prêche le goût de l’effort, le dépassement de soi, pour développer l’esprit de résilience », observe David Thouch, adjudant-chef à la maison du Service militaire adapté (SMA) de Kaweni, pour qui la journée a été fructueuse – cinq dossiers de recrutement montés, pour des postes qui étaient à pourvoir depuis le mois de novembre. « En moyenne, on valide la moitié des dossiers présentés, donc on peut estimer que deux ou trois personnes seront effectivement recrutées. »

Un cadre informel pour faciliter les échanges

L’après-midi, les employeurs présents – parmi lesquels le SMA, le groupe Kananga, Ranstad ou encore Probat – ont pu approfondir la discussion avec leurs recrues potentielles au cours d’entretiens de pré-recrutement tenus en bordure du stade. La pratique sportive matinale a visiblement détendu les candidats. « C’est beaucoup moins stressant qu’un entretien classique », estime Ousseni Kamal, candidat pour un poste de chauffeur poids lourd. L’adjudant-chef Thouch abonde : « ce cadre plus informel permet un meilleur échange ».

S’il faudra attendre quelques jours pour évaluer les retombées exactes de l’opération en termes de recrutement, Gabrielle Kuola se projette déjà : « on compte bien réitérer l’événement l’année prochaine, cette fois-ci avec du rugby ! »

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