Nommé au grade de chevalier, le docteur Abdourahim Chamouine remercie ses pairs

Le président de la République, Emmanuel Macron, a nommé le docteur Abdourahim Chamouine, chef de service en pédiatrie au centre hospitalier de Mayotte, au grade de chevalier dans l’ordre national du mérite, comme bon nombre de ses compères du territoire, pour récompenser son parcours et ses engagements. Humble, le quadragénaire a surtout tenu à remercier ses pairs qui l’épaulent au quotidien et à mettre en avant ses projets professionnels, sa motivation première.

Comme bon nombre de ses collègues chefs de service du centre hospitalier de Mayotte, le docteur Abdourahim Chamouine fait partie des professionnels de santé nommés au grade de chevalier dans l’ordre national du mérite par le président de la République, Emmanuel Macron, en ce début d’année 2021. Une grande surprise pour l’homme âgé de 49 ans, qui, pour ainsi dire, ne s’y attendait pas du tout. Lui qui a l’habitude de ne pas se mettre en avant, surtout devant les médias, sauf quand il s’agit de «parler de mes patients». Réservé de nature, celui qui est arrivé sur l’île aux parfums en 2010 reçoit cette distinction «avec plaisir si les gens [la] considèrent comme gratifiante». Mais dans son style bien à lui, il dirige surtout «ce coup de projecteur» sur ses collègues, «tous ceux qui m’ont aidé dans mon travail et qui la mériteraient».

Diplômé d’un baccalauréat au lycée Said Mohamed Cheikh de Moroni, le Grand Comorien s’envole pour Montpellier où il poursuit ses études de médecine avant de débarquer à Besançon pour réaliser sa spécialité en pédiatrie. Un cursus de plusieurs années durant lequel il pose ses valises pour la première fois au CHM comme interne en 2002 puis comme praticien remplaçant régulier entre 2003 et 2007. «Des brefs séjours», souligne-t-il. À ce moment-là, rien ne le prédestine à s’installer durablement dans le 101ème département. Mais le hasard fait bien les choses. Son parcours universitaire lui fait rencontrer sa femme, originaire de Mayotte, elle aussi en exil dans le Doubs. «Le rapprochement familial a beaucoup joué», avoue-t-il, pour justifier sa venue.

 

La drépanocytose, son cheval de bataille

 

grade-chevalier-docteur-abdourahim-chamouine-mayotte2Chef du pôle enfant de 2012 à 2015, le docteur Abdourahim Chamouine décide de réduire la voilure pour devenir chef de service pédiatrie. Une réduction de ses responsabilités qui coïncide avec sa nouvelle fonction de coordinateur d’un centre de référence pour les maladies du globule rouge. Plus connues sous le nom de drépanocytose. Son leitmotiv et celui de son équipe ? «Que le traitement soit mis en place dans les deux mois après la naissance de chaque nouveau-né», martèle-t-il, au moment de se réjouir de la guérison définitive de trois enfants après une greffe de moelle osseuse. Si le père de famille reçoit un financement fléché du ministère de la Santé, il peut également compter sur l’aide de l’hôpital et de l’agence régionale de santé (ARS) sur le plan administratif.

Complètement investi dans sa mission, le Mahorais d’adoption souhaite continuer sur cette lancée, à savoir «exercer mon activité et soigner mes patients». «Si j’ai ces conditions de travail, il n’y a pas de raison que je parte !» Adulé par ses pairs qui n’ont pas manqué de lui adresser une ribambelle de louanges au moment de l’annonce, le docteur Abdourahim Chamouine espère toujours pouvoir autant s’investir dans les projets qui lui tiennent à cœur et qui touchent la petite enfance. Son vœu le plus cher pour l’avenir ? «Contribuer à quelque chose dont nous ne serons pas forcément bénéficiaires» et «avoir une banque de sang à Mayotte». Toujours dans l’intérêt général ! Un grand bonhomme au grand cœur qui mérite, sans conteste, la plus haute décoration honorifique française.

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